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Bande dessinée  ->  Humour  
 

L’autre vie de Jésus
Daniel Goossens   Sacré comique
Fluide Glacial 2011 /  14 € - 91.7 ffr. / 48 pages
ISBN : 9-782858-159550
FORMAT : 24,2cm x 32,1cm
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Après s’être acharné à copier, parodier, maquiller et massacrer certains grands classiques de la littérature, Louis (de Georges et Louis), s’attaque au livre des livres, la Bible. Et tant pis si ça a déjà été fait (« Ils pourraient tenir au courant les gens des livres déjà écrits. »). De toutes, façons, et c’est une première, Louis fait maintenant de la bande dessinée, donc « c’est pas pareil »…
Voilà, en gros, la teneur du premier épisode de cette nouvelle cuvée Goossens. Une sorte de validation, d’adoubement de l’auteur envers son personnage, et vice-versa, pour s’attaquer, après tant d’autres aux Saintes écritures. Le cinéma, la bande dessinée, les comiques de cabaret… tous s’y sont collés. Mais Daniel Goossens, comme son petit Louis, a aussi des choses à dire sur le sujet, alors en avant pour la rigolade. Au passage, on remarquera que, finalement, Louis ne fera pas plus de bande dessinée que de roman : il continue à parler, à improviser, sans toucher un crayon. C’est encore un degré d’absurde franchi, où Georges et Louis sont aussi virtuellement romanciers qu’auteurs de BD, bref des fantômes. Un peu plus loin, plus qu’exégète, Louis se voit en véritable héros principal de cette Bible 2.0., un passeur entre le seigneur et Moïse.

L’humour de Daniel Goossens repose continuellement sur cette confrontation de genres : le choc incongru issu de rencontres et de rapprochements improbables, de glissements soudains du sens suite à un jeu naïf sur un mot, une idée. Autre exemple : un désert ne ressemble à rien d’autre qu’à un désert ; et si le désert autour du Golgotha était aussi le désert de Mojave, les acolytes de Blueberry pourraient alors logiquement figurer les deux larrons aux côtés de Jésus…. De case en case, on suit les raisonnablement passablement tordus, mais balancés avec une belle assurance, de Louis (lire : de Goossens). S’il part de rien (ou de déjà existant), l’imagination du petit bonhomme est ébouriffante et mélange avec le même entrain trivial et sacré, cinéma et réalité, expressions populaires et raisonnements alambiqués. Les idées fusent et volent jusqu’à emprunter de drôles de directions, pour finir en chute inévitablement rocambolesques et délirantes.

Ces pages, parues dans le magazine Fluide, reprennent dans un premier temps les personnages de Georges et Louis, romanciers, héros des précédents albums de Goossens, mais rapidement, les deux compères laissent leur place. L’album n’est donc pas à inclure dans la série mère, Georges et Louis n’apparaissant finalement que comme des guest, au même titre que Superman, le Grand Schtroumpf, Moïse et d’autres silhouettes qui font leur apparition au cours de cet album complètement fou, comme un best-of de ce qu’à pu faire Goossens depuis ses débuts (on se souvient d’ailleurs de l’un de ses premiers albums, un certain Messie est revenu). La ligne générale est une réécriture de la Bible, ou Jésus est tour à tour instituteur, star people, doux illuminé, et malade mental surveillé par ses douze salopards d’apôtres.

Au-delà d’une écriture humoristique toujours aussi précise et efficace (il suffit d’ouvrir l’album au hasard et d’y pointer une case, pour être sûr d’y trouver un gag, une réplique insolite, une drôle d’expression), on soulignera aussi ici le travail de Goossens sur la couleur. Habitué depuis plus de trente ans, à œuvrer en noir et blanc (et souvent au lavis) dans les pages de Fluide, le dessinateur a du s’adapter au passage à la couleur du magazine. Certains s’y cassent encore la palette graphique (Edika), d’autres préfèrent ne pas s’y frotter (Binet). Goossens, lui, semble parfaitement à l’aise avec cette valeur ajoutée, ce petit plus qui donne au final une certaine douceur à son dessin. La technique est parfaite, le comique en ressort peut-être plus sucré, plus doux, mais c’est pour au fond mieux faire passer les pires absurdités.

Un mot enfin sur la qualité d’édition de cet ouvrage : grand format, beau papier, couverture épaisse ; les éditions Fluide oublient – pour un temps ? – leur format traditionnel pour un confort de lecture appréciable et un écrin à la juste valeur des auteurs présentés.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 07/02/2011 )
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