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Au Moyen Âge comme aujourd’hui
Robert Fossier   Ces gens du Moyen Age
Hachette - Pluriel 2011 /  10 € - 65.5 ffr. / 408 pages
ISBN : 978-2-8185-0079-8
FORMAT : 11cmx18cm

Première publication en Avril 2007 (Fayard)

L'auteur du compte rendu : Historienne et journaliste, Jacqueline Martin-Bagnaudez est particulièrement sensibilisée aux questions d’histoire des religions et d’histoire des mentalités. Elle a publié (chez Desclée de Brouwer) des ouvrages d’initiation portant notamment sur le Moyen Age et sur l’histoire de l’art.

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«L’homme du Moyen Âge, c’est nous», proclame l’auteur en conclusion de ce livre original. Car c’est de l’homo, dans la plus générale acception du terme, au long de ses quelques décennies de vie dans un cadre que R. Fossier connaît bien, dont il est question ici. Le projet n’est nullement de présenter une énième «vie quotidienne», de l’homme/femme du peuple, ni d’une quelconque classe sociale ; mais, en confrontant la nature humaine de toujours avec les conditions de vie propres au Moyen Âge, d’analyser comment celle-là se comporte au milieu de celles-ci. Et R. Fossier lui accorde peu d’atouts dans son jeu, à cet «animal terrien», physiquement bien démuni devant tout ce qui l’environne.

Sans doute lÂ’historien est-il obligé, quand il développe son propos, de se référer aux connaissances que lui fournit la science historique – dans ses apports les plus divers ‑ pour y faire revivre, dÂ’abord son «homme dans le monde» à travers une succession de chapitres où homo est confronté à sa propre condition de vivant, à la nature (végétale, physique, animale), puis en seconde partie son «homme en lui-même», face à ses semblables, usant de son intelligence et conscient de ce quÂ’il y a en lui d’âme et dÂ’esprit. Impossible toutefois de ne pas sentir percer sous lÂ’anthropologue lÂ’historien, bien résolu à enfoncer les portes ouvertes de ce quÂ’il considère de longue date comme des idées reçues, inexactes bien sûr. Le Moyen Âge nÂ’est «mâle» que dans les textes (le vir adoptant un profil bas devant les pouvoirs domestiques de la mulier). Les moines, qui nÂ’ont dÂ’autre idéal que de sÂ’isoler, ne seraient pas les défricheurs que lÂ’on prétend. Le temps de lÂ’Université rayonnante : un siècle au plus ! Et la féodalité, quÂ’est-ce que cÂ’est que ça ? Etc. Toutes thèses affirmées ici dans un langage accessible, les arguments ayant déjà été depuis longtemps discutés dans des publications scientifiques.

Au fil d’un ouvrage écrit pour tout un chacun (un exploit : voici un professeur émérite de l’Université qui livre 400 pages sans une seule note, sans bibliographie ni autre élément d’apparat critique !), il était inévitable que le lecteur se sente parfois dans un certain flou. Certes, l’auteur a établi dès le début que sa réflexion sur le millénaire médiéval s’appuyait surtout sur les données fournies par la France du Nord, et principalement entre les XIIe et XIVe siècles. Et sa volonté de mettre en scène le concret de la vie séduit sans aucun doute le lecteur qui joue le jeu de se penser lui-même dans un monde plus jeune de quelques siècles et d’y satisfaire ses besoins vitaux élémentaires : que voit-on de ce qui nous entoure si les lunettes n’apparaissent qu’au XIVe siècle ? Si l’on sait bien évaluer les heures de la journée, quels repères pour les dates, quand le temps passe ? Pourquoi les sources sont-elles muettes sur l’uriner/déféquer ? Nous sommes là dans le domaine du concret, du banal, et l'on y suit allégrement le parti pris par l’auteur.

Mais quand il est question de l’immatériel (penser, apprendre, écrire, envisager Dieu et l’au-delà), des attitudes devant des faits sociaux, économiques, religieux précis, les généralités nous renvoient dans un espace dans lequel on reste sur sa faim faute d’exemples, précisément, concrets. La méthode est séduisante, mais elle a ses limites. Reste que Robert Fossier, historien plein de savoir, nous gratifie ici d’un ouvrage qui se lit d’un trait et dont le moins averti des lecteurs fera son miel, tandis que les autres seront bien obligés de jeter sur le Moyen Âge un autre regard.


Jacqueline Martin-Bagnaudez
( Mis en ligne le 24/05/2011 )
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