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Histoire & Sciences sociales  ->  Antiquité & préhistoire  
 

Fragments d'une pièce
. Ménandre   Les Sicyoniens
Les Belles Lettres -  Collection des universités de France - Série grecque 2009 /  39 € - 255.45 ffr. / 183 pages
ISBN : 978-2-251-00554-6
FORMAT : 12,6 x 19,2 cm

Texte établi et traduit par A. Blanchard.

L’auteur du compte rendu : Yannick Durbec, professeur agrégé de Lettres Classiques, Docteur ès Lettres, enseigne en Lettres Supérieures et a publié une édition des fragments poétiques de Callimaque aux Belles Lettres, ainsi que plusieurs articles dans des revues de philologie.

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Le texte des Sicyoniens a été établi par Alain Blanchard, professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne et ancien directeur de l’Institut de papyrologie de la Sorbonne. Ce volume est le quatrième tome des œuvres de Ménandre éditées par la CUF. La Samienne, le Dyscolos et le Bouclier avaient précédemment été publiés dans la même collection par les soins de J.-M. Jacques.

Une introduction de 132 pages présente avec une clarté les principales questions que soulève ce texte conservé de façon très lacunaire. La tradition indirecte n’a en effet préservé que peu de choses de cette pièce qui connut durant l’Antiquité une certaine célébrité probablement due à la forte impression laissée par deux des personnages : la courtisane Malthakè et le parasite Théron. La découverte de papyrus dans des cartonnages de momies rapportés d’Egypte par P. Jouguet permet maintenant de se faire une idée plus précise de la pièce, qui entretient d’étroites relations avec l’Oreste d’Euripide. Tout d’abord, une célèbre peinture d’Ephèse associe les deux pièces. D’autre part, la longue tirade du messager à l’acte III, qui est conservée par un des papyrus de la Sorbonne, contient deux références explicites à l’Oreste. Des similitudes de plan ont également été remarquées. Le lieu de l’action est l’objet de controverses. A. B. présente l’ensemble des pièces du dossier et les positions divergentes des philologues, avant de proposer sa propre interprétation. Selon lui, la jeune Philouménè se trouve à Eleusis, où elle s’est réfugiée en suppliante auprès de l’autel de Déméter.

Le résumé de la pièce, tel qu’on peut le restituer, est le suivant : Stratophanès, un soldat comme son nom l’indique, est un homme généreux qui, dans un premier temps, semblait étranger à Athènes. Il est le rival en amour d’un jeune athénien dénommé Moschion et qui se révèlera être son frère. Stratophanès épousera sa jeune esclave Philouménè, une fois qu’il aura été reconnu par son père Smicridès et que le propre père de Philouménè, un athénien, aura été retrouvé. Théron, un parasite, peut alors épouser la courtisane Malthakè.

Les trois premiers actes sont presque entièrement perdus, ce qui rend difficile la reconstitution des débuts de l’action. A. Blanchard discute cependant toutes les hypothèses d’interprétation auxquelles les fragments conservés ont pu donner lieu et examine les conséquences de chaque choix interprétatif. Le lecteur perçoit donc les raisons et les enjeux des choix de l’éditeur. A. Blanchard présente ensuite chaque personnage. Smicrinès est le personnage comique de la pièce et celui qui fait obstacle au bonheur de Philouménè. Il appartient à un type bien connu du répertoire comique : l’avare. Il présente toutefois un trait spécifique, c’est un oligarque, qui a la foule en horreur. Son fils, Moschion, tout en partageant les préjugés de son père, est gagné par le sentiment amoureux. Ce jeune homme sera déçu dans son attente, puisque la belle épousera Stratophanès. Ce dernier s’oppose en tout à son frère. Il est décrit comme viril, alors que Moschion a vécu dans la mollesse. Stratophanès est présenté sous un jour favorable. Il est généreux et sensible. Théron est quant à lui un parasite opiniâtre, qui souhaite épouser Malthakè, la courtisane, qui entretient avec Stratophanès des rapports qui nous sont obscurs.

Le travail conduit par A. Blanchard, qui allie rigueur philologique et sensibilité littéraire, peut servir de modèle pour tout philologue confronté à l’édition de fragments.


Yannick Durbec
( Mis en ligne le 21/04/2009 )
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