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Histoire & Sciences sociales  ->  Antiquité & préhistoire  
 

Une bibliothèque judaïque
André Paul   Qumrân et les Esséniens - L'éclatement d'un dogme
Cerf 2008 /  20 € - 131 ffr. / 172 pages
ISBN : 978-2-204-08691-2
FORMAT : 15,0cm x 22,5cm

Préface de Joseph Doré.

L'auteur du compte rendu : Historienne et journaliste, Jacqueline Martin-Bagnaudez est particulièrement sensibilisée aux questions d’histoire des religions et d’histoire des mentalités. Elle a publié (chez Desclée de Brouwer) des ouvrages d’initiation portant notamment sur le Moyen Age et sur l’histoire de l’art.

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Au moment d’éditer - textes originaux (en hébreu, araméen et grec) et traduction en langue française - la totalité des écrits découverts à partir de 1947 près de la Mer Morte, André Paul, concepteur et codirecteur du projet, fait le point sur l’état des questions. En quelques pages, il propose à destination d’un large public l’exposé synthétique des résultats de la recherche menée depuis un demi-siècle sur une des découvertes archéologiques majeures du XXe siècle. Saluons l’effort réussi par le bibliste : il n’était pas facile pour un spécialiste de s’affranchir du «jargon» scientifique qui sert de langue habituelle aux chercheurs, et il prend soin, quand il faut appeler les choses par leur nom, de toujours expliciter celui-ci à l’intention du profane qui veut apprendre.

Au fil de neuf chapitres courts et structurés, deux larges domaines sont balayés : d’abord le déroulement chronologique des trouvailles archéologiques, ensuite la mise en situation de leurs apports dans l’histoire du judaïsme au tournant de l’ère chrétienne. Le point sur ce qu’on peut savoir, et surtout ce qu’il ne faut plus dire, de la provenance de cet ensemble sert d’articulation aux deux parties de l’exposé.

La première partie (chapitres 1 à 3) raconte l’extraordinaire histoire de la découverte, si fabuleuse et pleine de péripéties qu’elle pourrait offrir un scénario à un film d’aventure : provenant de 11 grottes où ils avaient été volontairement cachés, 900 rouleaux de manuscrits sont apparus en quelques années. Ils constituent une bibliothèques de textes de nature littéraire à connotation religieuse, et non pas un dépôt d’archives. Certains livrent des versions plus anciennes que les témoins qu’on en avait jusqu’alors de livres bibliques déjà connus ; d’autres textes ont constitué une découverte absolue. Les faces mercantiles de la trouvaille archéologique et les nationalismes politiques qui s’y sont mêlés sont évalués à l’aune des complications engendrées pour la reconstitution et la publication des textes. L’examen de la nature de chacun d’eux (biblique, non biblique…), l’évaluation de la place quantitative qu’ils occupent dans la bibliothèque, permettent à l’auteur de proposer un catalogue raisonné de l’ensemble.

Confrontée aux résultats des fouilles effectuées sur les sites, cette analyse permet à A. Paul de défendre (chapitre 4) l’explication qui s’impose désormais aux chercheurs sur l’origine de la bibliothèque : contrairement à l’interprétation proposée par la génération d’exégètes qui ont découvert les textes, il apparaît que les hommes qui les ont cachés pour les soustraire aux guerres menées par l’empire romain dans la Palestine de la fin du Ier siècle de notre ère, ne sont pas des Esséniens. Et l’on s’est fourvoyé quand on a cru reconnaître à Qumrân les restes d’un monastère où cette «secte» juive aurait mené une vie communautaire. Les textes de la Mer Morte sont autre chose, mais finalement bien davantage : les témoins des divers courants dont était traversé le judaïsme du temps. L’évidence qu’expose A. Paul s’inscrit donc en faux sur ce qui a été dit et écrit jusqu’à récemment à propos de ces textes.

L’auteur se livre alors (chapitres 5 à 9) à la confrontation des textes de la Mer Morte avec les mouvements religieux qui leur sont contemporains : Jésus et les siens, appelés à l’avenir que l’on sait ; Paul de Tarse, finalement pas aussi pharisien qu’on le dit ; les antécédents du judaïsme rabbinique ; les gnostiques, tels que révélés par les textes de Nag Hammadi ; la communauté (utopique ?) des Thérapeutes décrite par Philon d’Alexandrie. Les connaissances que l’on avait sur tous ces courants se trouvent complétées, enrichies, relativisées parfois, par les textes de la Mer Morte. Des éclairages nouveaux sont apportés sur les temps qui précèdent immédiatement la transformation du judaïsme, privé de Temple à partir de 70.

De brèves références bibliographiques sont données in fine. Elles ne peuvent que citer des publications scientifiques, tant il est vrai qu’il est difficile de trouver sur le sujet une synthèse en langue française accessible au non spécialiste. Telle, en tous cas, qu’on peut la faire en 2008…


Jacqueline Martin-Bagnaudez
( Mis en ligne le 25/06/2008 )
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