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Histoire des Carolingiens
Philippe Depreux   Charlemagne
Tallandier 2007 /  13 € - 85.15 ffr. / 175 pages
ISBN : 978-2-84734-460-8
FORMAT : 13,5cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu: Gilles Ferragu est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris X – Nanterre et à l’IEP de Paris.
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Sur Charlemagne, on croit savoir beaucoup de choses : la barbe fleurie, la naissance de l’école, Roncevaux, Roland et son olifant, l’épée Joyeuse et le trône d’Aix la chapelle… Une gloire fondée sur quelques anecdotes et autres mythes, mis en place au XIXe siècle dans un soucis à la fois nationaliste et pédagogique. Empereur «français», Charlemagne serait une sorte de Salomon médiéval et une gloire nationale. Un portrait simpliste et tronqué ! Avec ce Charlemagne par Philippe Depreux, professeur d’histoire médiévale à l’université de Limoges, l’amateur d’histoire a maintenant la possibilité de se refaire, à frais modérés, une culture plus qu’honnête sur ce personnage, sa famille et son temps.

Car Philippe Depreux ne se limite pas au seul Charlemagne : ce serait ne pas comprendre comment une dynastie, celle des Pippinides, parvient à s’emparer du pouvoir jusque-là dévolu aux Mérovingiens. Et comment, au sein de cette dynastie, le fils de Pépin le bref, Charles surnommé le grand, s’impose peu à peu dans l’Europe chrétienne, non seulement à sa famille (son frère cadet et rival naturel, Carloman, décède en 771) mais même à tous les royaumes européens jusqu’à revendiquer le titre d’empereur, qui lui sera effectivement décerné à la Noël de l’an 800. Voilà l’Occident redevenu ainsi que l’Orient byzantin, un empire. Cet empire, à la disparition de Charlemagne, est une réalité non pas française mais européenne, avec une capitale allemande (Aix la chapelle)… Une réalité fragile toutefois, qui explose en 843 avec le partage de Verdun. La focale de l’historien se tourne alors vers le royaume de Charles le chauve, pointe occidentale de l’empire et futur royaume de France. La dynastie carolingienne se divise alors, et son extrémité française s’achemine rapidement vers sa fin avec, en 987, la mort de Louis V, dernier des Carolingiens et sans descendant… Toutefois, les Capétiens sauront, par une alliance matrimoniale avec les comtes de Vermandois, dernière souche carolingienne (et revendiquée comme telle), perpétuer une légitimité originale. Car les Carolingiens apportent à l’histoire politique nationale quelques traditions majeures, comme le sacre et sa symbolique, ainsi que le rôle politique conféré de facto à l’Eglise, dans la désignation du souverain légitime : une innovation politique essentielle.

Voilà une collection bienvenue : sur le modèle des «Que sais-je ?», mais dans une version plus luxueuse à tous points de vue (illustrations, annexes nombreuses, format, papier…), Tallandier propose une réflexion à la fois historique et biographique sur un personnage, son époque et sa dynastie. Ainsi, dans ce Charlemagne, l’empereur d’Occident n’occupe qu’un chapitre sur les 6 du volume et, de Pépin Ier de Landen à Louis V, c’est toute la dynastie pippinide qui est évoquée, ainsi que son temps, et la société d’alors. Le texte est agréable sans fioritures : écriture sobre et précise, une attention réelle aux débats historiques (sans référence historiographique : l’auteur se contente d’évoquer le débat «entre historiens» sans entrer dans les détails), un point de vue à la fois pédagogique et éclairant (même si l’on doit regretter l’absence d’une bibliographie, même succincte). Bref, un volume réussi, qui offre un éclairage très synthétique sur une période finalement méconnue.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 06/11/2007 )
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