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Les nerfs de la guerre
Pierre-Jean Souriac   Une guerre civile - Affrontements religieux et militaires dans le Midi toulousain - (1562-1596)
Champ Vallon - Epoques 2008 /  29 € - 189.95 ffr. / 441 pages
ISBN : 978-2-87673-491-3
FORMAT : 15,5cm x 24cm

L'auteur du compte rendu : Matthieu Lahaye poursuit une thèse consacrée au fils de Louis XIV sous la direction du professeur Joël Cornette à l’Université Paris-VIII.

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L’historiographie des guerres de religion a été considérablement renouvelée depuis la fin de la décennie 1980. Denis Crouzet démontrait ainsi dans sa thèse, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (v. 1525 – v. 1610), que les facteurs économiques, sociaux et politiques restaient insuffisants pour expliquer les affrontements religieux de la deuxième moitié du XVIe siècle en France. Les peurs liées à l’imminence du Jugement dernier auraient été un ferment de violence beaucoup plus fort.

Cependant, pour Pierre-Jean Souriac, ce recourt trop fréquent à l’histoire des représentations risque de faire oublier que les guerres de religion demeurent surtout des conflits militaires locaux, perturbant le fonctionnement administratif des provinces. En prenant l’exemple du Midi toulousain et à la faveur de dépouillements considérables, l’auteur tient ainsi à montrer comment la guerre civile perturba en profondeur les structures du monde méridional.

Si dans la région de Toulouse, la division religieuse entre catholiques et protestants aboutit à des affrontements violents dès 1562, ce serait une erreur de croire qu’elle plongea dans le chaos. Bien au contraire ! Dans les deux camps, la mobilisations des moyens de la guerre ou, selon l’expression de l’auteur, la mise en défense des villes des provinces, des places fortes emprunta les canaux administratifs traditionnels d’une province d’Ancien Régime. Il ne perçoit pas vraiment de tentations sécessionnistes, même du côté protestant que Janine Garrisson avait sans doute un peu abusivement cru installé dans un processus d’indépendance.

Le Parlement de Toulouse - repère de catholiques intransigeants – tient une place de premier ordre dans la conduite de la guerre. Ses nombreux arrêts permettent d’organiser les armées aussi bien que d’ordonner la levée des fonds nécessaires à chaque campagne. Les villes et les assemblées provinciales ne demeurent pas en reste. A la faveur de ces affrontements, il leur paraît possible de gagner en autonomie politique face au pouvoir royal, plus encore après l’avènement d’Henri III (1574). Les huit Capitouls de Toulouse jouent un grand rôle dans les affrontements religieux grâce à la mobilisation des moyens financiers de la ville par un endettement accru et une hausse de la fiscalité sur les plus riches.

Pendant plus de trente ans, les affrontements religieux ont modifié en profondeur la société méridionale. La circulation des armes et le nombre toujours plus important de civils enrôlés ont donné naissance à une société dépendante économiquement de la guerre qui a fini par constituer le quotidien de toute une région. En l’absence de grandes batailles décisives, une guérilla larvée a débouché sur une fragmentation politique désirée par la petite élite locale. La paix définitive, en 1596, passait donc par une nouvelle centralisation du pouvoir autour des institutions provinciales et des hommes du roi.

Cette étude fait apparaître les structures d’une société dans toute ses nuances, autorisant une intimité rare avec les rouages administratifs de l’ancienne France. Peut-être que nous regrettons un peu tout de même une démarche scientifique qui fait une plus grande place aux structures qu’aux hommes, ainsi que, par moment, des accents régionalistes assez discutables.


Matthieu Lahaye
( Mis en ligne le 16/12/2008 )
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