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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Moderne  
 

L'empoisonneuse
Agnès Walch   La Marquise de Brinvilliers
Perrin 2010 /  20 € - 131 ffr. / 257 pages
ISBN : 978-2-262-03121-3
FORMAT : 14,1cm x 21cm

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.
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Dans son dernier ouvrage, Agnès Walch se penche sur Marie-Madeleine d'Aubray, marquise de Brinvilliers. Cette dernière, précise l'historienne dans le prologue, est «la première femme à être condamnée pour empoisonnement. Elle aurait tué son père et ses deux frères, aurait tenté de supprimer sa sœur, son mari et l'une de ses filles». Nul étonnement donc que les péripéties de «l'empoisonneuse» aient fait couler tant d'encre, et ce non seulement en France mais également à l'étranger. Des romanciers, tels que Dumas père, profitèrent de son singulier procès pour faire celui de la société d'Ancien Régime. En avril 1860, Michelet en vint même à considérer la marquise de Brinvilliers comme l'incarnation de la «décadence morale du XVIIe siècle» (p.6).

«L'histoire, explique Agnès Walch, n'a retenu d'elle que l'image d'une tueuse en série, finissant par assassiner gratuitement, sans autre motif que l'envie, le vice et la jouissance de sa toute-puissance. D'ailleurs, continue l'historienne, on ne la représente jamais que sous les traits de la laideur et de la démence, notamment dans les gravures du XIXe siècle qui illustrent les récits de son supplice» (p.6). Pourtant, l'histoire du procès est plus complexe qu'il y parait, comme tend à le suggérer de manière très étayée le présent ouvrage.

L'historienne insiste particulièrement sur le contexte politique de l'époque. Au cours de son procès, suivi de très près par un «Roi-Soleil» craignant une conjuration ourdie contre lui, la marquise a été l'une des victimes collatérales de la véritable guerre à laquelle se sont livrés les grands commis de l'État qu'étaient Fouquet et Colbert. Ce conflit s'est d'ailleurs soldé par l'éviction et la détention perpétuelle du premier au bénéfice du second. Captif, Fouquet finit ainsi par disparaître, en 1680, dans des circonstances restées mystérieuses. Ensuite, sans la disculper de quoi que ce soit, le récit de la triste enfance de la marquise en fait une «victime» (p.239) incontestable.

A la suite de l'exécution de la marquise, le 17 juillet 1676, Madame de Sévigné écrit à sa fille qu'enfin «c'en est fait» et que son «pauvre petit corps a été jeté dans un fort grand feu et les cendres au vent, de sorte que nous les respirons. Par la communication des petits esprits (...), il nous prendra quelque humeur empoisonnante, dont nous serons tous étonnés» (p.12). Ainsi prit fin l'un des épisodes de l'«affaire des poisons».


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 07/09/2010 )
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