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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Moderne  
 

Au fil des litiges et procès
James K Farge   Religion, Reformation and Repression in the Reign of Francis I - Documents from the Parlement of Paris, 1515–1547
Pontifical Institute of Medieval Studies 2015 /  195 € - 1277.25 ffr. / 1463 pages
ISBN : 978-0-88844-196-6
FORMAT : 150 x 230 mm

L'auteur du compte rendu : Françoise Hildesheimer est conservateur général aux Archives nationales et professeur associé à l'université de Paris I. Elle a notamment publié : Richelieu (Flammarion, 2004), La Double mort du roi Louis XIII (Flammarion, 2007) ainsi que Monsieur Descartes (Flammarion, 2010).
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Cour souveraine, jugeant en dernier ressort, le Parlement de Paris avait une compétence universelle qu’il exerçait le plus souvent en appel, mais aussi en premier ressort. Il jugeait en premier ressort les évocations et les causes touchant le roi, les privilégiés pourvus de lettres de committimus, ainsi que les princes du sang, les pairs du royaume, certains prélats et les officiers royaux du ressort. Au criminel, il était seul compétent pour juger en première instance des cas de lèse-majesté.

Il se situait au sommet de la pyramide des juridictions : lui revenait l’exercice de la justice ordinaire en dernier ressort, c’est-à-dire qu’il recevait les appels interjetés des décisions de toutes les juridictions inférieures royales, seigneuriales ou municipales, ainsi que les appels comme d’abus interjetés, à partir de 1448, par des particuliers ou par le procureur du roi à l’encontre des juridictions ecclésiastiques qu’il pouvait censurer. Il contrôlait ainsi toute l’activité judiciaire dans son ressort et on connaît l'étendue de ce ressort du qui comprenait la plus grande partie du royaume.

Le Parlement rendait une justice souveraine non susceptible de recours, sauf à en appeler à la justice retenue du roi par la voie de la proposition d’erreur ou, à l’époque moderne, par la requête en cassation devant le Conseil du roi. Conservatoire des droits et prérogatives de la monarchie autant que mémoire pratique de l’exercice de la justice, les très volumineuses archives du Parlement sont ainsi le reflet des rôles judiciaire, administratif et politique de la cour, et, de surcroît, comme toutes les archives judiciaires, elles dépassent leur objet propre pour s'ouvrir à la connaissance de la société qui s’y dévoile au fil des litiges et procès.

Cela se vérifie tout particulièrement à l'endroit des questions religieuses si aiguës au XVIe siècle où la cour souveraine fort gallicane s'est notamment illustrée par sa longue opposition au concordat de Bologne, sa volonté de réforme de l'Eglise et de répression de l'hérésie naissante. C'est pourquoi il faut admirer la longue patience de James K. Farge, bien connu pour ses travaux sur l'Université de Paris et le parti conservateur au XVIe siècle, qui a dépouillé les registres du règne de François Ier et livre aujourd'hui avec une grande générosité le résultat de sa plongée dans les archives sous la forme de deux beaux volumes d'éditions des textes qu'il a sélectionnés, transcrits, annotés et indexés. Bien au-delà de la seule hérésie, les 1200 textes, pour la plupart inédits, publiés fournissent un véritable panorama de l'état religieux du royaume de 1515 à 1547.

Là où la masse des registres à consulter constituait un obstacle trop souvent contourné, James Farge et son éditeur l'Institut pontifical d'études médiévales de Toronto fournissent une précieuse clé d'accès qui leur ouvre plein droit à la reconnaissance des historiens seiziémistes.


Françoise Hildesheimer
( Mis en ligne le 23/06/2015 )
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