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Un front oublié
Max Schiavon   Le Front d’Orient, du désastre des Dardanelles à la victoire finale - 1915-1918
Tallandier 2014 /  22,90 € - 150 ffr. / 378 pages
ISBN : 979-10-210-0672-0
FORMAT : 14,5 cm × 21,5 cm

L'auteur du compte rendu : Thérèse Krempp mène une recherche en doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).
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Dans la somme des ouvrages parus en France sur la Première Guerre mondiale, l’armée d’Orient fait figure de parent pauvre. Qui se souvient de la bataille des Dardanelles, et des poilus débarqués à Salonique alors que la Grèce était un pays neutre ? Déjà pendant la guerre, le front d’Orient était considéré comme un front secondaire, sans influence sérieuse sur la conduite des hostilités. Il était géographiquement trop éloigné du territoire national pour que le public français en saisisse l’importance et appréhende les extrêmes difficultés rencontrées par les soldats sur ce front.

La célébration du centenaire de la Grande Guerre et les activités ou publications qui en découlent permettent de redécouvrir, voire même parfois de découvrir, ce front trop longtemps méconnu. L’ouvrage de Max Schiavon, docteur en histoire et ancien directeur de recherche au Service historique de la Défense, participe de ce mouvement. Tout en offrant un récit détaillé des combats, il n’oublie pas de présenter les questions diplomatiques et d’évoquer – certes un peu rapidement – la vie des soldats sur ce front particulièrement éprouvant.

Le premier chapitre du livre concerne l’origine de l’intervention alliée en Orient. L’enlisement du front à l’Ouest, à partir du mois de novembre 1914, et l’entrée en guerre de la Turquie (16 novembre 1914) suggèrent l’ouverture d’un nouveau front. D’autre part, les Russes, en difficultés face aux Allemands et menacés par une armée turque dans le Caucase, sollicitent l’intervention alliée, afin d’obliger la Turquie à relâcher sa pression. Lord Kitchener et Churchill voient alors les Dardanelles comme un objectif de choix et rallient la France à cette idée. Le but est de rendre les Détroits à la libre circulation maritime et de prendre Constantinople. Le deuxième chapitre du livre nous expose en détail la bataille des Dardanelles, l’engagement naval tout d’abord, puis le débarquement de troupes franco-britanniques sur la presqu’île de Gallipoli. Cette expédition des Dardanelles est un échec complet pour la Grande-Bretagne et la France. Non seulement la jonction avec la Russie n’a pas pu se faire, mais le prestige des Alliés a été fortement atteint par cet échec stratégique aux yeux des pays balkaniques neutres.

Une partie des troupes qui évacuent la presqu’île de Gallipoli à la fin de l’année 1915 est envoyée en Grèce et débarque à Salonique pour venir en aide aux Serbes, fortement malmenés par les armées autrichiennes et bulgares. Ce débarquement sur le territoire grec provoque une profonde crise diplomatique. En effet, la Grèce, pays officiellement neutre, est en réalité profondément divisée entre les partisans du roi Constantin I, germanophile, et ceux du premier ministre Venizélos, favorable à l’Entente. De ce fait, la situation de l’armée d’Orient sur le territoire grec est extrêmement précaire. Les rapports diplomatiques se tendent de plus en plus entre les Alliés et la Grèce, encore envenimés par l’attitude cassante du général Sarrail. Finalement, les Alliés obligent la Grèce à entrer en guerre à leur côté (28 juin 1917).

Pendant ces deux années d’incertitude, on assiste à une quasi-neutralisation du front d’Orient, en raison des tensions entre les Alliés, du manque de troupes et de la complexité de la situation politique et diplomatique. L’arrivée du général Guillaumat au mois de décembre 1917, en remplacement du général Sarrail, permet un redressement des armées alliées d’Orient en termes d’efficacité et de puissance. C’est finalement le général Franchet d’Esperey qui les conduit à la victoire en perçant le front grâce à une audacieuse offensive au mois de septembre 1918, accélérant ainsi la fin de la Première Guerre mondiale.

Bien écrit et agréable à lire, ce livre participe à la réhabilitation de ce front d’Orient et aussi de cette région balkanique, bien souvent négligés par l’historiographie française mais pourtant si importants, d’où viennent à la fois l’élément déclencheur de la Grande Guerre et la percée finale qui conduit à la victoire alliée.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 10/03/2015 )
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