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Histoire & Sciences sociales -> Période Contemporaine |
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Cent quarante ans de recherche en Grèce | | | Catherine Valentin L'Ecole française d'Athènes Belin - Histoire de l'éducation 2006 / 24 € - 157.2 ffr. / 221 pages ISBN : 2-7011-3888-4 FORMAT : 17,0cm x 24,0cm Imprimer
La collection «Histoire de léducation» des éditions Belin senrichit dun nouveau titre : LEcole française dAthènes, version abrégée de la thèse de Catherine Valenti.
Créée en 1846 par une ordonnance signée de la main de Louis Philippe roi des Français, lEcole française dAthènes est la plus ancienne des institutions de recherche françaises à létranger, si lon excepte lAcadémie de France à Rome, fondée par Colbert. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, cette «école» neut jamais pour fonction première de professer un quelconque enseignement. Aux termes de lordonnance de fondation, elle avait pour mission daccueillir pour quelques années des jeunes gens les membres -, presque tous normaliens, qui se consacraient à «létude de la langue et des antiquités grecques à Athènes». Ce nest que dans la seconde partie du XIXe siècle quémergea la mission archéologique de linstitution, à mesure qu'elle se constituait en activité autonome à prétention scientifique et en discipline universitaire.
Le cadre chronologique choisi est large puisque Catherine Valenti examine les destinées de lécole de sa naissance jusquaux années 1980. Elle analyse avec précision les transformations de linstitution au cours de ces quelques 140 années, les débats qui la traversèrent, les interrogations sur sa mission, son recrutement, sa fonction également, ses relations avec ladministration de tutelle, avec les institutions Ecole Normale Supérieure ou Université - dont étaient issus ses membres, ainsi que la gestion financière de létablissement. Elle sintéresse également de près à la dimension politique de linstitution qui aurait été très tôt un instrument de la diplomatie de rayonnement menée par la France en Méditerranée orientale.
Lensemble est clair et précis, mais lampleur du cadre chronologique adopté nuit sans doute à la qualité de louvrage. En effet, les analyses sont nécessairement rapides et la perspective institutionnelle a été nettement privilégiée, alors quun tel sujet aurait mérité des développements précis sur la constitution et le développement des savoirs archéologiques. Il est vrai que lhistorien du contemporain ne dispose pas nécessairement du bagage technique et des instruments conceptuels nécessaires pour mener seul de telles analyses. Mais, il nen demeure pas moins regrettable que les archives de la Commission des Ecoles dAthènes et de Rome de lAcadémie des Inscriptions et Belles naient pas été consultées alors quelles sont aisément accessibles à Paris aux Archives de lInstitut. De même le dépouillement de sources grecques aurait sans doute permis de nuancer et de contrebalancer les discours administratifs et diplomatiques qui ne font que rarement lobjet danalyses critiques. Il est en effet toujours surprenant de voir les historiens reprendre à leur compte, sans prendre le temps de les définir et de les critiquer des termes aussi vagues que «linfluence» et le «rayonnement» de la France. Ces notions sont certes fréquentes sous la plume des diplomates mais elles ne sauraient être employées innocemment par les historiens qui devraient plutôt les interroger afin de définir précisément les pratiques quelles recouvrent et les représentations quelles véhiculent.
Pierre-Yves Morvan ( Mis en ligne le 16/11/2006 ) Imprimer | | |
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