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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

L'archipel de l'éducation populaire
Jean-Marie Mignon   Une histoire de l'éducation populaire
La Découverte - Alternatives sociales 2007 /  24 € - 157.2 ffr. / 258 pages
ISBN : 2-7071-4905-5
FORMAT : 13,5cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu: Guy Dreux est professeur certifié de Sciences Economiques et Sociales en région parisienne (92). Il est titulaire d'un DEA de sciences politiques sur le retour de l'URSS d'André Gide.
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Jean Macé, Charles Gide, Charles Péguy, Jean Zay, Emmanuel Mounier, René Capitant, André Philip, Jean Vilar… Voilà quelques-uns des noms qui traversent cette histoire trop peu connue de l'éducation populaire. Tous ces hommes ont en commun d'avoir, à un moment ou à un autre, partagé cette noble ambition philanthropique. Rendre la culture accessible au plus grand nombre, enrichir les loisirs, solidariser les générations, moraliser la jeunesse sont autant d'objectifs qui ont trouvé leur expression dans de multiples organisations.

Jean-Marie Mignon propose une sorte de panorama de ces organisations dans une perspective très institutionnelle. L'accent est principalement mis sur les différentes étapes d'organisation de ces mouvements depuis la Libération. Dans l'immédiat après-guerre se développent de nombreux projets de démocratisation culturelle comme Peuple et culture, initié quelques années plus tôt par des hommes du château d'Uriage. Plus proches du parti communiste, certains artistes et syndicalistes créent en 1944 Travail et culture qui vise à répondre plus spécifiquement à la demande culturelle des comités d'entreprise.

Si toute cette période est riche d'initiatives de ce genre, l'auteur signale que pour l'essentiel elles héritent de modèles déjà anciens. Jean Macé est incontestablement un précurseur. Il publie en 1866 le Manifeste de la Ligue de l'enseignement et anime un réseau de bibliothèques populaires communales qui entend "faire cesser l'ignorance du peuple". La Ligue de l'enseignement est restée depuis une organisation centrale en la matière. Cependant, Jean-Marie Mignon précise qu'il faut attendre les luttes à propos de l'Affaire Dreyfus pour que l'éducation populaire prenne une certaine vigueur. Dès lors, "l'éducation du peuple intéresse des intellectuels bourgeois parce qu'elle renvoie au désir de paix sociale", note l'auteur. Geneviève Poujol, dans sa préface, souligne d'ailleurs que l'idée selon laquelle ces mouvements d'éducation sont entièrement issus du mouvement ouvrier est une légende qui s'est construite après la Seconde Guerre mondiale.

Aussi, toutes les organisations qui voient le jour ne poursuivent pas les mêmes buts, ni les mêmes philosophies. Le principal clivage étant celui qui oppose laïques et confessionnels, même si pour la période d'après-guerre "l'éducation populaire est [...] largement perçue comme une entreprise de combat laïque". De même, pour l'essentiel, elles entendent rompre avec les organisations de la jeunesse mises en place par Vichy. Par exemple, des organisations à visée internationaliste préféreront l'appellation "chantiers de jeunes" à celle de "chantiers de jeunesse" utilisée sous la collaboration.

De façon générale, l'auteur s'attache à retracer les étapes d'institutionnalisation des ces organisations (notamment par leurs liens avec des ministères de tutelle - celui de la Jeunesse et des Sports, celui de l'Education nationale ou encore celui de la Culture) et de leur lente professionnalisation à travers l'élaboration de diplômes d'animateurs socioculturels, par exemple. A chaque fois, l'enjeu est de préciser leurs missions essentielles et leur champ d'action. S'élabore lentement un archipel d'organisations mettant tour à tour l'accent sur les activités périscolaires, l'éducation permanente, l'action culturelle ou l'engagement dans la cité. Des associations plus récentes comme ATTAC, le DAL ou les SEL sont donc mentionnées à côté d'organisations plus traditionnelles comme les CEMEA ou les FRANCAS.

Si nous vivons à une époque où les rapports entre générations semblent particulièrement compliqués il nous semble que l'ouvrage éclaire très utilement ce que pourrait être une politique d'éducation populaire. Geneviève Poujol signale d'ailleurs : "Ce travail sur l'actualité qui complète l'analyse des situations du passé donne à cet ouvrage un intérêt manifeste pour ceux qui s'interrogent sur les lendemains de l'éducation populaire."


Guy Dreux
( Mis en ligne le 12/03/2007 )
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