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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Indigènes au front
Chantal Antier-Renaud   Les Soldats des colonies dans la Première Guerre mondiale
Ouest France 2008 /  15,90 € - 104.15 ffr. / 127 pages
ISBN : 978-2-7373-4283-7
FORMAT : 20cm x 26cm

L'auteur du compte rendu : Thérèse Krempp mène une recherche en doctorat à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).
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Les affrontements entre les grandes puissances européennes sont à peine terminés dans les colonies lorsqu´éclate la Première Guerre mondiale. En 1914, la France est le deuxième empire colonial avec près de 10 millions de kilomètres carrés. L’ouvrage de Chantal Antier-Renaud nous permet de voir la Grande Guerre à travers le prisme des colonies et de mieux comprendre l’apport des forces «indigènes» à l’effort national de guerre.

Le premier chapitre est consacré à une présentation sommaire de l’Empire colonial français à la veille de la Première Guerre mondiale, du système employé dans la conquête et l’établissement de nouvelles colonies, ainsi que du statut des territoires conquis. Dans le deuxième chapitre, l’auteur nous montre comment les colonies d’Afrique deviennent un réservoir de soldats dès la fin de 1914, ceci afin de combler les pertes du début de la guerre et de répondre à la demande des nouveaux fronts périphériques (malgré l’opposition de certains chefs français qui estiment que ces troupes d’Afrique ne peuvent être utilisées dans une guerre européenne). Chaque année, de nouveaux contingents sont envoyés sur les fronts européens. En Indochine la mobilisation n’est proclamée que le 1er avril 1915 ; ces habitants sont surtout employés à des travaux militaires (préparation matérielle, voies de communication, transport) ou d’intérêt national (usines de munitions, travaux des champs). En Afrique, le recrutement se fait de plus en plus difficilement au fur et à mesure que les années passent. Allocations et rêve d’une reconnaissance des Français ne suffisent plus toujours après 1916 pour motiver les hommes. Des soulèvements viennent répondre aux recrutements massifs.

Le chapitre suivant évoque la place des soldats des colonies dans le déroulement de la guerre. Les unités coloniales participent à tous les combats, à Ypres en Belgique, mais aussi à la bataille de Verdun où elles jouent un rôle important lors de la reprise des forts de Vaux et de Douaumont. Les troupes issues de l’empire colonial sont aussi présentes sur les fronts périphériques : Dardanelles, Salonique, Afrique (avec la conquête des colonies allemandes). Après un résumé succinct du déroulement de la guerre, l’auteur passe en revue plusieurs régiments d’Afrique qui se sont particulièrement distingués et qui ont été parmi les plus décorés de l’armée française.

Le quatrième chapitre est consacré à la vie quotidienne des soldats «indigènes» pendant la guerre : l’avancement, la vie dans les tranchées, le mode de combat. Nous apprenons ainsi que de novembre à avril/mai, les troupes d’Afrique séjournent dans le sud de la France, le froid ne leur permettant guère de se battre. Dès les premiers mois de la guerre, l’armée donne des directives pour que les militaires «indigènes» puissent suivre les pratiques de la religion musulmane. Ainsi le porc est exclu de la nourriture, et l´on veille à faciliter, lorsque c'est possible, la célébration des fêtes musulmanes. Plusieurs circulaires ministérielles précisent les rites funéraires à respecter pour enterrer musulmans et bouddhistes.

Enfin le dernier volet de cette présentation est consacré à l’apport des travailleurs indigènes. Dès 1915, la main d’oeuvre française manque à l’arrière. Les prisonniers de guerre ne suffisant pas pour faire face à cette pénurie, des appels sont faits dans les colonies. Les arsenaux et usines, militaires et privés, recrutent le maximum d´ouvriers, mais l’agriculture requiert aussi de nombreux travailleurs coloniaux.

Intéressante présentation de l’importance des colonies en 14-18, ce livre est enrichi par une superbe iconographie qui en fait un ouvrage très agréable à feuilleter.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 26/08/2008 )
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