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Le tournant de 1981
Pascal Cauchy   L'Election d'un notable - Les coulisses de mai 1981
Vendémiaire - Chroniques 2011 /  18 € - 117.9 ffr. / 254 pages
ISBN : 978-2-363-58007-8
FORMAT : 14,6cm x 20cm

Pascal Cauchy collabore à Parutions.com
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«Changer la vie». Tel était le slogan de la gauche lors de l’élection présidentielle de 1981, au cours de laquelle François Mitterrand accédait à la magistrature suprême et aux ors de l’Elysée. Le moment était historique : pour la première fois depuis sa fondation, la Ve République faisait l’expérience de l’alternance politique. Maître de conférences à Sciences Po Paris, Pascal Cauchy vient d’y consacrer un bel ouvrage intitulé L’Election d’un notable. Les coulisses de mai 1981.

Dans ce livre très intéressant, écrit dans une langue belle et claire, l’historien rappelle que l’élection de 1981 «possède encore une dose de radioactivité idéologique», dans la mesure où elle permit le premier changement de majorité présidentielle. Alors qu’elle avait été reléguée dans les rangs de l’opposition depuis vingt-trois ans, la gauche parvenait enfin à s’emparer du pouvoir suprême. L’auteur raconte très bien le contexte de l’époque, façonné notamment par les élections législatives de 1978 au cours desquelles Valéry Giscard d’Estaing tint son fameux discours à Verdun-sur-le-Doubs. A cette occasion, il demanda aux Français «d’effectuer le bon choix». Ces élections furent marquées par la victoire de justesse de la majorité présidentielle, autrement dit de la droite.

Autre évènement qui a joué un rôle majeur dans la configuration des forces politiques : les élections européennes de 1979, au cours desquelles la gauche rassemble en tout et pour tout 51,52% des suffrages exprimés, soit la majorité. Durant la campagne, à partir de son lit d’hôpital, Jacques Chirac lance son célèbre «appel de Cochin». Il exprime alors sa vive hostilité non seulement vis-à-vis de la construction européenne, mais aussi et surtout par rapport au mouvement giscardien qu’il qualifie de «parti de l’étranger», rien de mois. Le résultat des élections fut désastreux pour le parti chiraquien. P. Cauchy retrace aussi la genèse de l’affaire des «diamants» ainsi que sa rencontre pour le moins controversée avec Brejnev, à la suite de l’invasion par l’URSS de l’Afghanistan.

Au final, à l’aube de l’élection présidentielle de 1981, la France était (et l’est encore) divisée en deux camps antagonistes. A gauche, comme le relève l’auteur, le PS avait fait sa mue lors du congrès d’Epinay. Il devait faire face à un PCF très puissant, avec à sa tête Georges Marchais et sa cohorte d’intellectuels, comme par exemple Alexandre Adler. Par ailleurs, l’extrême gauche était déchirée entre Trotskystes et Maoïstes. D’une façon générale, la gauche avait été jetée dans la consternation du fait de l’échec du programme commun à l’occasion des élections législatives. Mitterrand devait donc d’une part naviguer entre les courants internes du parti socialiste et d’autre part se faire une place parmi les autres partis de gauche.

En face, les divisions sont légion. Minoritaire dans la majorité, Giscard affrontait l’hostilité des Gaullistes, réunis dans le RPR que J. Chirac a créé en 1979. En tant que Premier ministre, Raymond Barre - «le meilleur économiste de France» pour reprendre une expression qui à l’époque avait fait florès – ferraillait constamment contre le RPR dans le cadre de «la guérilla permanente» à laquelle se livraient les Chiraquiens. C’est par ailleurs au cours de cette période que sera fondé le FN, lequel s’imposera progressivement à l’extrême droite de l’échiquier politique en dominant le PFN de Pascal Gaucheron.

La suite est bien connue : Mitterrand accède à la présidence de la République. Les espoirs dont était porteuse la victoire de la gauche seront toutefois vite douchés : à peine deux ans après son élection, Mitterrand amorce le tournant de la rigueur. Alors, s’interroge l’historien, s’agirait-il d’une «opération blanche» ? Naturellement, la réponse est négative. Finalement, «le 10 mai, conclut P. Cauchy, est un évènement à contretemps. Ni mai 1968, ni mai 1974, il n’en est que la réplique électorale. C’est peut-être le sort des démocraties arrivées à maturité que de ne plus compter sur des moments héroïques et des hommes providentiels pour infléchir le cours de leur histoire».


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 26/04/2011 )
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