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La France et le Français
Robert Lafont   L'Etat et la langue
Sulliver 2008 /  21 € - 137.55 ffr. / 222 pages
ISBN : 978-2-351-22047-4
FORMAT : 14cm x 21cm
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Les relations entre, d'une part, la formation et l'usage d'une langue et, d'autre part, la construction, l'établissement territorial et la légitimation de l'appareil étatique, sont évidentes ; de Illich à Bourdieu, nombre d'historiens, de sociologues, de politologues et de linguistes ont étudié le sujet. Ils ont, chacun à sa façon, montré que la langue était un instrument de pouvoir essentiel et que l'appauvrissement linguistique – en particulier la disparition des dialectes – est très significatif d'une centralisation du pouvoir, ainsi que d'une homogénéisation des consciences.

C'est plutôt en linguiste et en historien de la littérature que Monsieur Lafont, Professeur à l'université de Montpellier, s'intéresse à l'histoire des rapports entre les langues parlées et écrites sur le territoire de l'actuelle France depuis l'Antiquité jusqu'au XVIIe siècle et l'émergence puis la fixation de l'État français. La compréhension du processus qui a amené la domination sans partage du français sur l'Hexagone est cruciale à une époque où, fin du pétrole et de la mondialisation aidant, les logiques régionales semblent et, sans doute, doivent reprendre le dessus sur la logique nationale.

Contrairement à ce que l'on dit souvent, de manière savante ou journalistique, le français n'est pas le successeur évident, automatique de la langue d'oïl ayant terrassé la langue d'oc. Non seulement les relations et les frontières de ces zones linguistiques ont été fluctuantes et, parfois, inattendues, mais de plus leur explication implique de nombreux facteurs – dynastiques, sociologiques, institutionnels, littéraires – qui interdisent toute vision simpliste, linéaire, «progressiste» de l'homogénéisation linguistique de la France et, derechef, de sa centralisation «parisienne». On retiendra, par exemple, le rôle du normand dans la formation du français, les cas – pas seulement anecdotiques – de cohabitation entre ce même français et les dialectes selon les domaines administratifs où on les employait (Lyon au XVe siècle), l'importance de la poésie comme dénominateur commun voire unificateur des dialectes d'Occitanie ou encore les aspects linguistiques recouverts par la croisade contre les Albigeois...

Impossible de résumer les informations livrées et analysées dans l'ouvrage, non seulement parce qu'elles sont nombreuses, érudites et fouillées mais aussi – et c'est le revers de la médaille – parce qu'elles perdent la lecture politique ou sociologique dans les conjectures linguistiques et poétiques ainsi que dans l'enthousiasme (par ailleurs compréhensible) que l'auteur éprouve à l'égard de certaines œuvres. De plus, l'absence de cartes et d'outils un tant soit peu didactiques laissent trop souvent le lecteur non-linguiste sur la touche, et les pistes de réflexion intéressantes ébauchées mais trop vite noyées dans la saturation d'informations, le politologue sur sa faim…


Frédéric Dufoing
( Mis en ligne le 09/12/2008 )
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