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''L’histoire en batailles''
Pierre Bouet   Hastings - 14 octobre 1066
Tallandier - L'Histoire en batailles 2010 /  16.90 € - 110.7 ffr. / 185 pages
ISBN : 978-2-84734-627-5
FORMAT : 13cm x 20cm

Voir aussi :

- Arnaud Blin, Wagram. 5-6 juillet 1809, Tallandier (L'Histoire en Batailles), Novembre 2010, 207 p., 16.90 €, ISBN : 978-2-84734-661-9


L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur habilité de l'université de Paris I, Thierry Sarmant est conservateur en chef au Musée Carnavalet. Il a publié une dizaine d'ouvrages sur l'histoire de l'Etat, dont en dernier lieu, en collaboration avec Mathieu Stoll : Régner et gouverner : Louis XIV et ses ministres (Perrin, 2010).

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Les éditions Tallandier inaugurent une nouvelle collection, «L’histoire en batailles», avec deux volumes consacrés respectivement aux batailles d’Hastings (14 octobre 1066) et de Wagram (5-6 juillet 1809).

Le volume consacré à Hastings, dû à un ancien maître de conférences à l’université de Caen, est passionnant de bout en bout et se lit presque d’un trait. Avec beaucoup de clarté et de sens pédagogique, Pierre Bouet nous fait entrer dans le monde étrange du haut Moyen Age. La présentation des sources n’est pas sacrifiée à la vivacité du récit : chemin faisant, l’auteur ne nous laisse rien ignorer des difficultés qu’il y a à concilier les différents chroniqueurs et poètes et la source iconographique unique qu’est la tapisserie de Bayeux. Ainsi, Hastings, 14 octobre 1066 a à la fois les qualités d’un roman d’aventures et celle d’une enquête policière.

Hastings est un exemple exceptionnel de «bataille décisive». En une journée, le sort de l’Angleterre est joué. Son retentissement court sur des siècles. La langue et la culture françaises des Normands victorieux vont imprégner la culture anglaise ; les Capétiens et les Plantagenêt vont s’affronter jusqu’à la fin du Moyen Age.

Il en va tout autrement de Wagram, qui n’est que l’épisode majeur de la campagne de 1809, fertile en grandes confrontations. Le sort de la guerre se joue peut-être à Wagram, mais non celui de la lutte entre la France et ses adversaires européens. Trois ans plus tard, c’est au tour des Français d’être défaits, et définitivement cette fois. Wagram n’est qu’un épisode célèbre du très long conflit qui s’ouvre en 1792 et se termine en 1815. Pour Arnaud Blin, la bataille de Wagram vaut donc moins comme charnière de la campagne de 1809 que comme étape d’un nouveau moment dans l’art de la guerre : celui où le choc des grandes masses d’hommes l’emporte sur la manœuvre. Les 5 et 6 juillet 1809 ouvrent vers les grands conflits contemporains, guerre de Crimée, guerre de 1870, guerres mondiales du XXe siècle.

La thèse n’emporte pas tout à fait l’adhésion, comme toutes celles qui prétendent marquer la frontière entre le temps d’un art ancien de la guerre et un nouvel âge de la «brutalisation» des conflits. On peut même se demander si ce concept à la mode ne tient pas à une erreur de perspective, qui fait confondre une plus grande sensibilité aux horreurs de la guerre avec un accroissement de celles-ci.

Arnaud Blin commet en outre une faute majeure de composition : il commence son récit par les bilans que tirent de la bataille ses deux principaux protagonistes : l’empereur Napoléon (24e bulletin de l’armée d’Allemagne) et l’archiduc Charles (lettre au duc de Saxe-Teschen). Or, le propre de l’histoire-bataille, et son grand charme, c’est d’appeler la mise en intrigue. Paradoxalement, la lutte des grognards de Napoléon, encore si proches de nous dans le temps, avec les armées autrichiennes nous retient donc beaucoup moins que celle des Saxons du roi Harold et des Normands de Guillaume le Bâtard.

C’est dire si «l’histoire en bataille» est un genre plus difficile qu’on ne pense. On attend avec curiosité les deux volumes suivants de la série, qui porteront sur la bataille de Cannes (216 avant J.-C.) et sur Pearl Harbor (7 décembre 1941).


Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 04/01/2011 )
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