L'actualité du livre Jeudi 28 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Histoire & Sciences sociales  ->  
Biographie
Science Politique
Sociologie / Economie
Historiographie
Témoignages et Sources Historiques
Géopolitique
Antiquité & préhistoire
Moyen-Age
Période Moderne
Période Contemporaine
Temps Présent
Histoire Générale
Poches
Dossiers thématiques
Entretiens
Portraits

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Histoire & Sciences sociales  ->  Histoire Générale  
 

Après l'histoire, la doctrine
Hilarion Alfeyev   La Doctrine de l'Eglise orthodoxe - L'Orthodoxie - Tome 2
Cerf - Initiations 2012 /  39 € - 255.45 ffr. / 464 pages
ISBN : 978-2-204-09139-8
FORMAT : 14,5cm x 23,8cm

Claire Chernikina (Traducteur)

L'auteur du compte rendu : Pascal Cauchy est maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et chercheur au Centre d’histoire de Sciences-Po. Il a notamment publié La IVe république (2004) et Il n’y a qu’un bourgeois pour avoir fait ça ! L’affaire de Bruay en Artois (2010).

Imprimer

Dans un premier volume, le Métropolite Hilarion nous avait présenté une histoire de l’Eglise Orthodoxe. La deuxième livraison nous propose de pénétrer dans la doctrine. La découverte de celle-ci suppose un préalable, une familiarité avec une écriture de la Bible et de son exégèse qui fonde la grande singularité et la grande richesse de l’Eglise chrétienne d’Orient. Il est donc utile que le livre s’ouvre sur un chapitre très clair sur les sources de la doctrine, et explique la manière dont la tradition orthodoxe s’empare des textes sacrés. Il n’y a pas de version «officielle» de la Bible, la tradition et les Pères de l’Eglise, qui tiennent une place majeure dans la doctrine, proposent une certaine distance avec les textes et même une hiérarchie d’usage comme pour le texte de l’Apocalypse, que certains tiennent pour faux et que d’autres réservent pour une lecture « domestique ». Ainsi, à la fin du premier chapitre, le lecteur perçoit déjà ce qui sépare l’Orthodoxie du Catholicisme et, surtout, du Protestantisme, en particulier dans sa variante évangélique. La Bible est une source, non une collation d’écrits définitifs soumis à une lecture et une interprétation solitaire ; les œuvres des Pères et des docteurs de l’Eglise, mais également les écrits conciliaires, sont essentiels a l’élaboration d’une doctrine de la foi. Saint Philarète de Moscou, le traducteur de la Bible en russe, au XIXe siècle encore, proclamait la nécessité d’une approche critique des livres saints.

Toutefois, une mise en garde est proférée à l’encontre des disputes théologiques. La théologie est chose sacrée, dogmatique, même si l’expérience de Dieu est une rencontre personnelle (Vladimir Lossky) ; d’ailleurs, la théologie est présentée par la tradition des Pères comme une purification intime nécessaire à la rencontre de Dieu et non comme un objet de discussion à l’encan. On perçoit, dès lors, toute la place laissée au silence qui couvre le monachisme et le cénobitisme, cœur de la vie spirituelle de l’Orthodoxie.

Ceci dit, la foi n’existe que par l’expérience de la Trinité, Dieu, Jésus et l’Esprit Saint. On le sait, la discorde doctrinaire entre l’Orient grec et l’Occident latin a trouvé là, historiquement, sa pomme. Partant des écrits, en particulier pauliniens, l’auteur réaffirme la place essentielle de l’Esprit Saint. Celui-ci marque la pureté de la doctrine de l’Eglise, tout comme il en est le point initial par la Pentecôte. Si certains auteurs considèrent que le Filioque des latins n’est pas un obstacle infranchissable pour permettre une réconciliation des Eglises, le Métropolite Hilarion semble moins optimiste, s’appuyant sur les écrits des Pères (Saint Grégoire Palamas) qui considèrent comme immuable l’autorité des six conciles œcuméniques en matière de foi, ce qui accentue la divergence avec Saint Augustin, père de l’Eglise latine.

Le livre décline ensuite quatre autres sujets, l’homme et le monde, le Christ, l’Eglise et l’eschatologie, qui ont eux-mêmes étudiés par l’examen d’autant de thèmes, dressant ainsi un panorama assez complet de la doctrine (la création, le diable et les démons, l’incarnation, la croix, la Résurrection, la mère de Dieu, etc.). A chaque fois, le Métropolite Hilarion explore méthodiquement chacun des thèmes, citant toujours la Bible, les écrits testamentaires et les écrits patristiques. C’est une des grandes qualités de l’ouvrage que d’éclairer sans surcharge chaque point de la doctrine par des extraits minutieux qui font pénétrer le lecteur dans le vaste patrimoine du savoir orthodoxe sans négliger les auteurs plus contemporains.

Tout cela dans une langue claire, accessible que rend admirablement une traduction de qualité. Assurément, l’intégralité de l’ouvrage constituera, au terme de sa publication, une référence pour qui s’intéresse à l’Orthodoxie en général et sa branche russe en particulier.


Pascal Cauchy
( Mis en ligne le 10/04/2012 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • L'Orthodoxie
       de Hilarion Alfeyev
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd