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Le corps renaissant
Nadeije Laneyrie-Dagen   L'Invention du corps
Flammarion - Tout l'art 2006 /  32 € - 209.6 ffr. / 264 pages
ISBN : 2-08-011492-1
FORMAT : 16,0cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu : Emmanuel Bain est agrégé d’histoire ; il est actuellement allocataire-moniteur à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, où il prépare une thèse en histoire médiévale sur «les fondements bibliques du discours ecclésiastique sur riches et pauvres aux XII-XIIIe siècles».
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Les recherches sur le corps et son histoire se sont multipliées ces dernières années, comme en témoigne notamment la publication au Seuil d’une Histoire du Corps en trois volumes.

Dans ce contexte, on peut saluer la réédition de L’Invention du corps. La représentation de l’homme du Moyen Âge à la fin du XIXe siècle, la belle synthèse de Nadeije Laneyrie-Dagen, initialement publiée en 1997. C’est en effet un ouvrage très stimulant et très clair sur la représentation du corps en peinture, principalement à l’époque de la Renaissance. La riche illustration qu’il contient est entièrement au service du texte qui la commente, ce qui permet à tout lecteur de suivre facilement l’argumentation.

L’ouvrage comprend sept chapitres qui étudient les techniques et les fonctions des représentations du corps. Les deux premiers sont directement consacrés à l’“invention” du corps dans la peinture. La première étape a été celle de la représentation des ombres portées, qui manifeste visuellement la matérialité corporelle et ouvre ainsi la voie à une représentation plus réaliste du corps. Dans un second temps, la représentation du corps est devenue un exercice de virtuosité, les perspectives les plus audacieuses permettant à l’artiste d’étaler sa maîtrise. La troisième étape, qui a donné lieu à des solutions diverses, a été celle de la représentation du mouvement, tantôt par la reprise du même personnage sur la même image, tantôt par la multiplication des personnages exprimant la diversité des mouvements, tantôt par le jeu des ombres.

Après ces deux premiers chapitres passionnants, N. Laneyrie-Dagen s’intéresse plus aux fonctions de ces représentations et au contexte culturel qui a permis cette “découverte”. Le troisième chapitre montre comment l'une des motivations de ces recherches sur la représentation du corps a été la volonté d’exprimer par là les émotions. L’auteur étudie ensuite les diverses formes de ces représentations. Le quatrième chapitre se place, lui, sur une plus longue durée. Il décrit le passage d’une société dans laquelle la représentation du corps n’a pas d’intérêt pour elle-même mais pour l’au-delà qu’il signifie, à une société dans laquelle c’est le corps lui-même, avec ses proportions, qui est glorieux. C’est une des qualités de cet ouvrage que de montrer, dans le cinquième chapitre, qu’il n’y a pas de contradiction entre cette exaltation du corps et la représentation de sa laideur. En effet la valorisation du corps a conduit à considérer le corps pour lui-même, et pas seulement à l’idéaliser. D’où des recherches pour le représenter dans sa réalité, y compris quand elle est laide. D’où aussi l’intérêt pour l’étude de l’anatomie, présentée dans le sixième chapitre.

Le dernier chapitre ne s’intègre pas directement dans la démonstration des chapitres précédents. Il vient plutôt en contrepoint rappeler la persistance d’autres formes et d’autres fonctions de représentations du corps, en l’occurrence l’utilisation du corps comme allégorie cosmique ou politique, qui semble faire du corps la “mesure de toute chose”. La présence de ce chapitre souligne le souci d’exhaustivité de l’auteur, qui a ainsi rédigé une intéressante synthèse permettant de mieux connaître les étapes de la représentation du corps, et de comprendre le contexte culturel qui a présidé à cette invention du corps. L’ouvrage porte principalement sur la Renaissance italienne, qui semble le point de départ des principales innovations, mais l’étude est régulièrement poursuivie pour les espaces septentrionaux.

Tout au plus peut-on regretter l’absence d’introduction et de conclusion qui auraient pu mieux situer le cadre d’étude et ses apports.


Emmanuel Bain
( Mis en ligne le 11/10/2006 )
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