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De viris illustribus familiae Peugeot
Alain Frerejean   Les Peugeot - Deux siècles d'aventure
Flammarion 2006 /  23 € - 150.65 ffr. / 424 pages
ISBN : 2-08-068804-9
FORMAT : 15,0cm x 24,0cm

L'auteur du compte rendu : Raphaël Muller, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, est allocataire-moniteur en histoire contemporaine à l'université de Paris I.
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L’histoire de la famille Peugeot a de quoi fasciner les biographes. Depuis plus de deux cent ans, des générations d’industriels se succèdent, animés par la même foi luthérienne. Engagés tour à tour dans le textile, dans la fabrication d’armatures pour corsets et de crinolines, de bicyclettes puis enfin d’automobiles, les Peugeot, issus du berceau de Montbéliard, ont fondé un empire, conquis la France avant de s’étendre en Europe et dans le monde. Encore aujourd’hui, la «famille» détient près de 30 % du capital de PSA et plusieurs Peugeot occupent encore des postes clé au conseil de surveillance comme dans les différentes branches des entreprises contrôlées. S’ils ont su déléguer les responsabilités opérationnelles, ils n’ont pas pour autant déserté la gestion active de l’entreprise qui porte leur nom.

C’est l’histoire de cette famille qu’Alain Frerejean a décidé d’écrire. Son récit débute au milieu du XVIIIe siècle avec la création par Jean-Pierre Peugeot d’un premier atelier d’impression d’indiennes. Il s’achève de nos jours avec le succès des derniers modèles Peugeot et Citroën, la mise en place de plates-formes communes aux véhicules des deux marques et l’extension internationale, symbolisée par la construction d’usines en Slovaquie et en Pologne. Entre-temps, l’auteur a montré les ressorts de l’ascension familiale et évoqué les épisodes glorieux de la naissance de l’automobile et de la Seconde Guerre mondiale, les victoires en course, le rachat de Citroën en 1976, le partenariat avorté avec Chrysler à la fin des années 1970, les directions Parayre et Calvet ou encore la naissance de la mythique 205.

L’ouvrage est très agréable et le lecteur reste fasciné par cette success-story franc-comtoise, par l’énergie et la ténacité de ses acteurs. Il aurait toutefois été judicieux d’insérer un arbre généalogique de la famille Peugeot, car l’auteur, qui semble très bien en connaître les arcanes, ne ménage pas son lecteur, sautant allègrement d’une branche à l’autre, sans prendre soin de rappeler les liens entre les unes et les autres. Pour les mêmes raisons, un cahier photo plus étoffé, présentant chacun des modèles sortis des chaînes de montage, aurait permis de rassurer le néophyte incapable de distinguer une 403 d’une 304.

Mais si l’on passe sur ces quelques réserve, et sur les libertés que l’auteur prend avec la syntaxe, l’ouvrage – récit d’une aventure familiale - est très agréable à lire et se dévore comme un vrai roman d’aventure. Le dernier tiers du livre laisse pourtant perplexe : l’auteur abandonne le ton épique et légèrement hagiographique qui avait été le sien jusqu’alors. Il se lance dans une charge plus violente qu’argumentée contre le syndicalisme et le socialisme, accusés d’avoir voulu la mort de l’entreprise. Le capitalisme financier, les adolescents rebelles et Renault, entreprise nationalisée, font aussi les frais de cette hargne sans nuance qui trouve sa juste contrepartie dans l’exaltation du parler vrai de Jacques Calvet, du catholicisme et du sérieux des ouvriers slovaques, et dans la mise en exergue des valeurs de travail, de dévouement à l’intérêt supérieur et de désintéressement personnel incarnées par les Peugeot.

Bien sûr, nul ne saurait reprocher à Alain Frerejean d’avoir épousé la cause de son objet, mais un regard un peu plus distancié et nuancé lui aurait permis d’éviter un certain nombre de discours franchement étranges sous la plume d’un auteur présenté comme historien en quatrième de couverture.


Raphaël Muller
( Mis en ligne le 11/01/2007 )
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