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Shakespeare revisited
Bill Bryson   Shakespeare. Antibiographie
Payot - Petite bibliothèque 2012 /  8,55 € - 56 ffr. / 218 pages
ISBN : 978-2-228-90757-6
FORMAT : 11,0 cm × 17,0 cm

Hélène Hinfray (Traducteur)
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Ecrivain américain de l’Iowa, Bill Bryson a dernièrement consacré une antibiographie décalée à William Shakespeare, qui vient d’être traduite en français par Hélène Hinfray et publiée aux éditions Payot. William Shakespeare (1564 -1616) est probablement le plus célèbre dramaturge au monde. Rien qu’à la célèbre bibliothèque du Congrès des Etats-Unis d’Amérique, se trouveraient rien de moins que sept mille volumes portant sur l’auteur anglais.

Pour retracer la vie de celui que Victor Hugo appelait «l’homme océan» pour signifier toute son admiration, l’auteur de cette antibiographie a rassemblé les quelques bribes connues de sa vie à Stratford–upon-Avon et de ses débuts comme comédien à Londres. Bill Bryson commence, dans un chapitre introductif, par évoquer les diverses recherches consacrées jusqu’à aujourd’hui à Shakespeare. Il s’agit de déchiffrer ce qui est vrai et ce qui est faux dans tout ce qui a pu être écrit sur le génial écrivain britannique.

D’emblée, Bill Bryson avance l’idée que l’on ne serait pas sûr du tout du portrait de William Shakespeare, de son apparence physique. Puis après avoir passé en revue les grandes lignes de la vie de Shakespeare, Bill Bryson essaie de présenter ce que l’on ne sait pas de l’auteur anglais. Pour ce faire, l’Américain déconstruit les mythes qui existent autour de William Shakespeare. Le lecteur du présent ouvrage apprendra que Shakespeare aurait créé plus de huit cent mots dans la langue anglaise. En effet, ce qui caractériserait William Shakespeare, c’est sa jubilation pour le pouvoir fascinant du langage.

Au fil des pages, Bill Bryson dresse par ailleurs un portrait saisissant de l’Angleterre du XVIe siècle. Il s’agit d’une époque durant laquelle la mortalité était vraiment très importante. Avec délicatesse et finesse, l’auteur de cette antibiographie évoque «un monde qui manquait d’habitants». Cette époque était de surcroît marquée par la lutte entre les catholiques et les protestants. Tous les aspects de la vie faisaient l’objet d’une contrainte.

Dans ses pièces, William Shakespeare jouait constamment à cache-cache avec la réalité en rappelant aux spectateurs qu’ils n’étaient pas dans le monde réel, mais bel et bien au théâtre. La pièce Henri V rend tout à fait compte de cet univers où les frontières entre réalité et fiction s’estompent sans cesse. La durée de ses pièces était variable, W. Shakespeare ne respectait pas toujours la règle des trois unités (temps, lieu, action) chère à la plupart des dramaturges. Son génie ne consistait pas à retranscrire la réalité historique, mais à jouer avec des notions comme l’ambition, l’amour, le pouvoir et la souffrance, c’est-à-dire avec toutes choses que l’on n’apprend pas à l’école. William Shakespeare avait l’esprit de synthèse et le don de la formule.

Bill Bryson n’a pas évité d’aborder le problème du plagiat : pour beaucoup de commentateurs, Shakespeare n’aurait pas écrit ses livres, il les aurait ni plus ni moins volés. Bill Bryson indique dans le présent ouvrage que tout ceci est faux et que cette fable proviendrait notamment de Délia Bacon, laquelle est née en 1811 outre-Atlantique dans l’Ohio. B. Bryson qui n’a pas la langue de bois indique qu’elle était très jolie, mais que sa santé mentale était très vacillante…

Délia Bacon s’amouracha d’un étudiant en théologie, qui lui ne rendait pas cet amour. Le gentleman s’amusait à lire à son entourage les lettres enflammées de sa soupirante. Et cette dernière se mit dans la tête que son glorieux homonyme Francis Bacon était en fait l’auteur véritable des pièces de Shakespeare. Elle se rendit en Grande-Bretagne grâce au soutien d’un généreux mécène, puis elle publia La Philosophie des pièces de Shakespeare dévoilée. Certes l’audacieuse thèse de Délia Bacon est controversée, mais elle fut soutenue par Mark Twain et Henry James. D’aucuns défendent pas ailleurs l’idée que des codes secrets, véhiculant des messages, traverseraient les pièces de Shakespeare.

Bill Bryson n’est pas un adepte de ces théories. Pour lui, il est tout à fait stupéfiant, qu’un homme ait été capable de produire à lui seul une œuvre aussi somptueuse, sage et variée. William Shakespeare était un véritable génie. Incitant à lire et à relire Shakespeare, cette antibiographie est remarquable et très plaisante à lire !


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 11/09/2012 )
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