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Les trois mousquetaires
Jean-Vincent Blanchard   Richelieu
Belin - Portraits 2012 /  20 € - 131 ffr. / 331 pages
ISBN : 978-2-7011-6292-8
FORMAT : 13,5 cm × 21,5 cm

L'auteur du compte rendu : Grégory Prémon est agrégé d'histoire-géographie.
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«Le regard rétrospectif du biographe est éminemment sujet aux illusions d’optique, surtout dans le cas d’un homme qui prit grand soin de déterminer comment la postérité verrait son œuvre». Ces quelques mots, posés dès l’introduction par Jean-Vincent Blanchard, auraient pu rassurer le lecteur de cette nouvelle biographie de Richelieu. Celle-ci a pour ambition de donner chair à un personnage trop souvent désincarné, réduit à la seule figure de l’homme d’Etat et, ainsi, de dépasser l’image traditionnelle d’un cardinal froid, machiavélique et omnipotent que la littérature dépeint d’Alfred de Vigny à Victor Hugo.

Malheureusement, l’ouvrage déçoit. Il réduit la vie politique du royaume à un entrelacs d’intrigues, de complots et de révoltes. Le prince de Condé, le comte de Chalais ou Gaston d’Orléans n’étaient-ils que des aventuriers en quête de gloire et de pouvoir ? On regrette l’absence de véritable réflexion sur la construction du pouvoir royal et les résistances auxquelles il dut alors faire face. De la même manière, il n’est plus aujourd’hui concevable de tenir un discours historique sur la guerre se limitant à une histoire-bataille, au mieux une histoire diplomatique. Comment ignorer la place que joue celle-ci dans la construction de la monarchie absolue en France ? Richelieu n’est alors pas seulement un cardinal en armes, il est aussi celui qui réorganise les finances d’un royaume pour faire face à des besoins nouveaux et croissants nés de la guerre. Dans ce domaine, l’action de Richelieu semble étonnamment se cantonner aux seuls efforts qu’il déploie pour défendre ses intérêts lors du développement du commerce maritime : «Avec toutes ses hautes charges, Richelieu comptait bien être dans une position avantageuse pour bénéficier personnellement des richesses qui résulteraient du développement de la marine française».

C’est ainsi avec regret que tout au long de l’ouvrage des pans entiers de l’histoire du royaume de France sont ignorés. Les travaux les plus récents sur la période ne sont pas utilisés pour montrer la place que Richelieu occupe dans une histoire aujourd’hui largement revisitée. Ainsi, le parallèle entre Richelieu et Olivares, le «principal ministre» du roi Philippe IV surprend par son manque de rigueur au regard des avancées historiographiques de l’histoire comparée entre la France et l’Espagne : «les deux hommes avaient en fait beaucoup en commun. Les deux étaient de tempérament autoritaire et hyperactif, mais aussi amateurs d’art, éloquents et émotifs jusqu’à la crise nerveuse».

Peu de sources sont citées. Elles sont parfois évoquées de manière curieuse. Lorsque l’auteur décrit les faits qui nourriront l’imagination d’Alexandre Dumas, il s’entoure de peu de scrupules : «il existe assez de documents assez fiables pour qu’on puisse, avec les précautions qui s’imposent, les intégrer dans la biographie du cardinal de Richelieu».

A défaut d’une véritable biographie, on espère un récit un peu romancé, une plume alerte qui nous fasse parcourir un demi-siècle d’histoire de France, des champs de bataille aux alcôves. Et là aussi, quelle déception ! L’écriture oscille entre académisme pudibond et farce, des «amitiés particulières» que Louis XIII entretient avec ses favoris à la scène mi-romantique, mi-grotesque de délire religieux à laquelle est réduite l’exécution de Cinq-Mars et de Thou.


Grégory Prémon
( Mis en ligne le 09/04/2013 )
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