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Histoire & Sciences sociales  ->  Biographie  
 

Une sainte, ou une sotte ?
Jacques Levron   Marie Leszczynska - Madame Louis XV
Perrin 2006 /  20 € - 131 ffr. / 258 pages
ISBN : 2-262-02420-0
FORMAT : 14,0cm x 22,5cm

L'auteur du compte rendu : Historienne et journaliste, Jacqueline Martin-Bagnaudez est particulièrement sensibilisée aux questions d’histoire des religions et d’histoire des mentalités. Elle a publié (chez Desclée de Brouwer) des ouvrages d’initiation portant notamment sur le Moyen Age et sur l’histoire de l’art.
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Cette biographie d’un personnage qui n’a pas beaucoup inspiré les historiens raconte, dans un ordre strictement chronologique, l’histoire d’une petite princesse devenue un peu par hasard la reine d’un des plus puissants États de son temps. Cette fille de roi ne semblait pourtant pas appelée à un brillant avenir lorsqu’elle partageait l’exil et les errances de parents fuyant le mauvais sort.

Toutefois la vie austère et modeste menée à Wissembourg, entre ses 15 et 25 ans, a fait d’elle une jeune femme cultivée, pieuse, mélomane et d’un commerce agréable. Elle y aura appris aussi la lucidité, une qualité dont sa vie de reine de France démontrera bien souvent l’utilité. L’attachement pour ses Parents ne se démentira jamais, et une des joies d’une existence assez peu pittoresque sera précisément les visites de ses père et mère. Ne se mettra-t-elle pas en tête, lorsque son père devint veuf, de vouloir le remarier, à l’âge de 84 ans, avec une jeune femme de 29 ?

Le récit auquel nous convie Jacques Levron (il s’agit d’une réédition d’un ouvrage publié en 1987) ne cherche en rien à donner une dimension politique au personnage, qui d’ailleurs n’en eut ni l’ambition, ni sans doute les moyens. Ce qu’on attendait d’une reine – donner des héritiers à la couronne – elle le fait : comme beaucoup de femmes de son temps, elle met au monde de nombreux enfants, dix, dont ne restaient vivants, à la fin de sa vie, que quatre filles. Tant de filles nées du couple royal, qu’on prendra l’habitude de les désigner par le numéro d’ordre de leur naissance, de Madame Troisième, décédée tout enfant, à Madame Huitième, entrée au Carmel de Saint-Denis. Dès lors, on conçoit que le récit de la vie de la reine passe par une succession d’histoires d’alcôve, même si elle a en toile de fond la suite des événements politiques dont le règne de Louis XV fut traversé (notamment la guerre avec l’Autriche, le soutien apporté à Stanislas Leszczynski qui tente de reconquérir son trône de Pologne).

Bien sûr, ce cadre étant tracé, le lecteur s’intéresse à ce que fut la vie conjugale de la souveraine. De ce que l’on sait (et tout se sait à la cour de France) la nuit de noces, en septembre 1725, est pleine d’ardeur. Les relations amoureuses du couple royal aboutissent très vite à une première naissance, des jumelles, puis à une autre fille, avant que ne vienne au monde le dauphin tant attendu (septembre 1729), vite suivi d’un deuxième garçon. Grossesses successives, ce qui fera, dit-on, soupirer la reine sur le mode : «toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher»… Jusqu’au moment où une fausse couche lui interdit tout espoir de grossesse ultérieure.

Et puis, bien sûr, on guette ce que va être l’attitude de l’épouse face aux royales maîtresses. Elle ne peut les ignorer, d’autant que la première d’entre elles (1732) n’est autre qu’une de ses femmes. En épouse dévouée et attentive, elle sait soutenir le roi lorsque celui-ci, tombé gravement malade en 1744, sent la punition de Dieu le frapper. Et Mme de Pompadour ? La cohabitation des deux femmes semble avoir été pacifique. Résignée, Marie accepte un inévitable qui va se prolonger (jusqu’à la mort de la maîtresse) pendant près de vingt ans, d’autant que l’intelligente marquise se montre pleine de délicatesse envers la reine. À cette vie sans éclat, correspond une sombre fin. Aux deuils familiaux, s’ajoute pour Marie une grande sensibilité aux malheurs des temps qui touchent la France et auxquels elle répond, à sa manière, en multipliant les charités, avant de s’éteindre, fatiguée d’une vie qui ne lui apporte plus de joie, le 24 juin 1768, à l’âge de 64 ans.

Cette honnête biographie se lit avec beaucoup d’aisance. L’auteur, excellent connaisseur de la période et des personnalités qui gravitent autour de Marie Leszczynska, ne manque pas de faire l’inventaire des sources (archives, lettres, mémoires, etc.) qu’il a utilisées. Un tableau généalogique présente la descendance de Madame Louis XV. Pour les esprits curieux, une bibliographie, d’ouvrages en langue française, permet d’aller plus loin dans l’une ou l’autre direction. Une réédition d’autant plus bienvenue que les ouvrages sont rares sur cette reine discrète.


Jacqueline Martin-Bagnaudez
( Mis en ligne le 27/04/2006 )
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