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Art et maladie…
Sebastian Dieguez   Maux d'artistes - Ce que cachent les oeuvres
Belin - Pour la science 2010 /  25 € - 163.75 ffr. / 175 pages
ISBN : 978-2-84245-101-1
FORMAT : 18,5cm x 24,5cm

L’auteur du compte rendu : agrégée d’histoire et docteur en histoire médiévale (thèse sur La tradition manuscrite de la lettre du Prêtre Jean, XIIe-XVIe siècle), Marie-Paule Caire-Jabinet est professeur de Première Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. Elle a notamment publié L’Histoire en France du Moyen Age à nos jours. Introduction à l’historiographie (Flammarion, 2002).
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Quatre thèmes : la maladie qui inspire (7 articles), la transformation de l’œuvre (7 articles), l’identité menacée (5 articles) et les personnalités troubles (5 articles). Un panorama d’exemples variés : de Claude Monet à Michael Jackson en passant par Dostoievski, Ravel ou Nietzsche. Des héros aussi : Alice ou don Quichotte.

Une préface de François Sellal, neurologue. Sébastian Diéguez s’explique dans son introduction sur l’objet de ces courts essais : revenir sur un lien souvent souligné entre maladie et création. Il cite d’ailleurs sur ce point et Marcel Proust et Virginia Woolf, mais pour se poser d’autres questions : «si la connaissance de la vie de l’artiste, et de ses éventuelles pathologies, éclaire son œuvre, il arrive aussi que certaines caractéristiques d’une œuvre suggèrent des pathologies chez l’artiste. De surcroît, les symptômes qu’un artiste parvient à se représenter grâce à son talent permettent de mieux comprendre la pathologie chez des patients semblables qui n’ont pas la même capacité d’expression artistique. Les peintres migraineux et parkinsoniens, par exemple, sont de précieux informateurs pour le clinicien et le chercheur qui s’efforcent de comprendre les effets de ces maladies sur le système visuel. Finalement, la singularité de certaines œuvres peut orienter la pensée clinique et scientifique en offrant des hypothèses inattendues et originales». Il y a donc une démarche innovante, qui va au-delà de l’intérêt biographique ou anecdotique. En somme, Sébastian Diéguez inverse le propos courant pour ce type de sujet : chercher l’affection dont était atteint l’artiste et comprendre en quoi elle a servi sa lecture du monde, pour au contraire se poser une autre question : les œuvres peuvent-elles donner des indications sur certaines pathologies, et aider à des diagnostics ou à des thérapies ?

Certaines maladies peuvent être malgré tout libératrices : ainsi les syndromes frontaux qui dés-inhibent totalement le patient, et lui permettent de donner libre cours à ses facultés créatrices. Dans le cas de Frida Kahlo, le rôle de la maladie est autre : condamnée à être allongée durant des mois après son terrible accident, elle se peignit dans son lit ; par la suite, son corps traumatisé lui fut inspiration constante, alors que la douleur ne lui laissa jamais de répit.

Sébastian Diéguez cherche aussi à identifier certaines pathologies : par exemple de quoi souffrait Dracula ? Il analyse l’œuvre de Kafka en proposant l’idée que sa vision du monde lui a été inspirée par une hypocondrie profonde : «Il est ironique, et un peu désespérant, que le projet de Kafka soit à ce point mal compris. Il voulut montrer les limites et les tourments de son monde intérieur en les symbolisant par un monde extérieur impossible et distordu - sous des apparences de logique -, et on utilise son nom pour désigner exactement l’inverse : un désarroi intérieur qui résulterait d’un monde cauchemardesque et imprévisible» (p.111).

Règle du genre dans un recueil d’articles, l’inégalité : les articles sur les musiciens rock ou Michael Jackson n’apportent pas grand chose de neuf. Par ailleurs, quelles que soient les causes physiques ou pathologiques, il demeure nécessairement une part de mystère dans la création. Voici cependant un petit volume intéressant et original, qui doit intéresser un vaste public.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 12/10/2010 )
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