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Le cosmos culturel européen
Chantal Delsol   L’Âge du renoncement
Cerf - La nuit surveillée 2011 /  22 € - 144.1 ffr. / 295 pages
ISBN : 978-2-204-09513-6
FORMAT : 13,5cm x 21,5cm
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«Comment vivre dans le nihilisme ou survivre au nihilisme ?» Telle est l’interrogation que se pose Chantal Delsol dans son ouvrage intitulé L’Âge du renoncement qu’elle vient de publier aux Éditions du Cerf. En effet, la question inquiète et «taraude les observateurs de sociétés occidentales désormais dépourvues de croyances (transcendantes ou immanentes), désespérant de l’avenir, honteuses de leur passé, traversées par des morales contraires». Comme l’écrivait Dostoïevski, «si dieu n’existe pas, tout est permis». Dans ce cas, écrit C. Delsol, «si s’effondre le pilier sur lequel nous avons bâti notre architecture de vivre et de pensée, alors nous deviendrons des barbares»…

Comme catholique, Chantal Delsol ne se réjouit pas de l’effacement de l’influence de la religion. Car lorsqu’un monde culturel s’effondre, écrit en substance l’universitaire, nombreux partagent l’impression que ce monde est irremplaçable et que le seul le chaos pourra s’y substituer. Le Vieux Continent serait témoin du naufrage, ou à tout le moins de la disparition progressive de son «cosmos culturel». C’est-à-dire d’un «ensemble cohérent de «manières de voir», ou d’interprétations singulières du monde» qui seraient «profanées et salies, rejetées par le dégoût de leurs excès, ou piétinées dans la désinvolture».

Faisant une large part aux anciens, comme les grecs et les premiers chrétiens ainsi qu’aux philosophies étrangères comme le bouddhisme et le confucianisme, Chantal Delsol défend l’idée que notre «cosmos culturel» est né il y a quelques 2500 ans avec «la manifestation de Yahvé dans le Sinaï puis la résurrection du Christ» ainsi qu’avec «Parménide et Platon». Aussi enraciné soit-il dans ce que Tocqueville appelait nos «habitudes de cœur», le monde culturel construit jusqu’ici serait «exceptionnel et insolite dans l’histoire du monde».

Il s’agirait bel et bien d’une «vaste parenthèse». C’est en effet une «parenthèse encerclée, dans le temps et dans l’espace, par un autre type d’interprétation, vers lequel nous sommes simplement en train de retourner». Se débâtirait ce qui précisément est à l’origine de notre «cosmos culturel», i.e. l’intuition de l’idée de vérité qui s’était substituée aux mythes ainsi que ce que C. Delsol appelle l’établissement de «la personne et de la dignité personnelle, la royauté de l’homme dans le règne du vivant». Autre élément constitutif du cosmos culturel européen : «l’économie du Salut (puis du salut), qui avait pris la place du temps circulaire».

L’émergence de ce cosmos constitue la mise en lumière d’une vérité qui aujourd’hui n’est «plus reçue, qui n’a peut-être pas su convenablement se donner à voir, et qui est devenue en tout cas un objet de fatigue – et même parfois de répugnance». La vérité aurait été mise à mal par les fanatismes et par la toute-puissance despotique de la raison. Le salut aurait quant à lui été profané par les millénarismes totalitaire et la technisation abusive. A cet égard, les exemples pourraient être multipliés à l’envi, si l’on se souvient notamment à quel point le patriotisme a été perverti en nationalisme. Ainsi dégradé, notre cosmos aurait perdu sa valeur intrinsèque. Ce qui laisserait place au «renoncement».

Cet abandon «indifférent et froid» permettrait le retour à «l’antique sagesse que le christianisme avait non pas effacée, mais dépassée», la morale se substituant depuis les cinq ou six siècles passés à la religion et la sagesse à la foi en tant qu’idéal de vie. Au fil des pages, Chantal Delsol retranscrit la transition qui se concrétise actuellement au profit d’un nouveau cosmos culturel reformé autour des sagesses et des «nouvelles reliogiosités». Bref, l’homme occidental «perdra son originalité pour entrer dans la tradition commune».


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 21/06/2011 )
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