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''There is ALWAYS an alternative''
Paul Jorion   Misère de la pensée économique
Fayard 2012 /  20 € - 131 ffr. / 354 pages
ISBN : 978-2-213-66631-0
FORMAT : 13,5 cm × 21,6 cm
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Anthropologue, sociologue et spécialiste de la formation des prix, Paul Jorion s’interroge depuis des années sur les mécanismes du marché. Ce faisant, il jette depuis plusieurs années un autre regard sur l’économie. Il est l’une des plus éminentes figures de proue de la pensée alternative. Pour preuve, à partir de 2005, l’économiste prophétisait déjà la crise des subprimes. L’an passé, il avait écrit un ouvrage intitulé Le Capitalisme à l’agonie. Cette fois-ci, non content de dénoncer la ''Misère de la pensée économique'', il propose des pistes de réflexion à la fois alternatives et stimulantes pour une sortie de crise par le haut.

Jusqu’au présent ouvrage, récemment paru chez Fayard, Paul Jorion s’était de son propre aveu principalement livré à l’analyse des ressorts de la crise économique, qu’il estimait inévitable parce que liée aux schémas de la pensée économique dominante. Cette crise en combine trois de façon singulièrement toxique : une crise découlant du fait que «notre espèce se conduit comme une malpropre à la surface de la planète» ; «une autre due au fait que la maîtrise de la complexité nous a désormais totalement échappé» ; enfin, «la crise économique et financière actuelle», laquelle résulte de l’excessive concentration de la richesse, pourtant constitutive de l’économie de marché.

Aussi intéressant soit-il, cet exercice de dénonciation des mécanismes de l’économie capitaliste n’a pas suffi à Paul Jorion. Il lui a en effet fallu répondre à la question – souvent posée – d’un modèle alternatif : certes le capitalisme ne fonctionne pas aussi bien que ses thuriféraires le prétendent, bien au contraire, mais «que faudrait-il mettre à sa place» ? Dépourvu de «réponse toute faite», l’auteur a dû passer à la «prospective». Mais, pour ce faire, l’auteur affirme devoir répondre, au préalable, à certaines interrogations majeures, comme par exemple la question de notre identité, celle de notre capacité à rebondir, celle de la possibilité d’une science économique, etc.

C’est par l’angle de l’éthique que Paul Jorion s’efforce de répondre à ces interrogations dans cet ouvrage, lequel «n’est pas pour autant un traité de morale ou d’éthique». Il commence par décrire le cadre général. L’économiste dénonce l’inefficience des marchés financiers. Pour lui, la pensée libérale se fonde sur deux prémisses dont la validité est sujette à controverse : tout d’abord, le principe de l’individualisme méthodologique, selon lequel les phénomènes collectifs n’existent pas en soi, mais sont la résultante de l’agrégation des comportements des individus ; ensuite, la croyance en la parfaite rationalité économique des individus, selon laquelle la seule recherche de l’intérêt personnel suffirait à expliquer le comportement humain.

Ces dogmes, explique Paul Jorion, n’auraient aucun fondement. Ce qui expliquerait que la finance et, d’une façon plus globale, l’économie continuent de se déliter, en dépit des nombreux efforts qui ont été faits par les pouvoirs publics depuis le début de la crise. S’opposant aux poncifs relayés par la plupart des autorités et des économistes, l’auteur préconise notamment d’accorder la priorité aux salaires, au lieu de favoriser l’accès au crédit. Il importerait aussi de bannir la spéculation, comme c’était naguère le cas, de lutter contre tous les paradis fiscaux, d’abolir les privilèges des personnes morales (par rapport aux personnes physiques), de redéfinir le rôle des actionnaires de société (ils sont non pas propriétaires, mais créanciers), de refonder le système fiscal, de supprimer les stock options et de réimaginer les systèmes de solidarité. Bref, c’est au prix d’une véritable révolution économique qu’une sortie de crise serait possible !


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 20/11/2012 )
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  • Le Capitalisme à l'agonie
       de Paul Jorion
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