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Histoire & Sciences sociales  ->  Sociologie / Economie  
 

Cinquante ans de sociologie de l'école
Anne Van Haecht   L'Ecole à l'épreuve de la sociologie - La sociologie de l'éducation et ses évolutions
de Boeck - Ouvertures sociologiques 2006 /  25 € - 163.75 ffr. / 247 pages
ISBN : 2-8041-5055-0
FORMAT : 16,5cm x 24,0cm

3e édition.

Préface de Jean-Louis Derouet.

L'auteur du compte rendu: Guy Dreux est professeur certifié de Sciences Economiques et Sociales en région parisienne (92). Il est titulaire d'un DEA de sciences politiques sur le retour de l'URSS d'André Gide.

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L'ouvrage de Anne Van Haecht présente un double intérêt. D'une part, il donne chronologiquement les évolutions de la sociologie de l'éducation sur les cinquante dernières années. D'autre part, comme le remarque Jean-Louis Derouet dans sa préface, il "présente une véritable analyse de la conjoncture scientifique et politique" en "explicitant les références épistémologiques, en situant les enjeux philosophiques et sociaux des analyses". Parce que la sociologie de l'éducation ne peut se couper véritablement des développements de la sociologie générale, suivre ce "compartiment" de l'analyse sociologique revient à suivre les grands débats épistémologiques, scientifiques, mais aussi politiques qui ont traversé la sociologie française des cinquante dernières années. L'hypothèse et l'ambition du livre est donc clairement posée : "Evoquer l'évolution interne de la sociologie de l'éducation revient en fait à évoquer l'évolution de la sociologie tout entière".

Puisque l'ordre chronologique est choisi, il est bien évident de débuter par l'une des sociologies les plus fécondes de la seconde moitié du vingtième siècle : la sociologie de Pierre Bourdieu. Les Héritiers et La Reproduction, parus respectivement en 1964 et 1970, sont incontestablement des ouvrages majeurs ayant inspiré de très nombreux travaux. Alors que Bourdieu convoquait des notions comme l'habitus, la violence symbolique ou encore les classes sociales, dans une triple filiation aux sociologies de Durkheim, de Marx et de Weber, pour expliquer la reproduction des inégalités sociales par le système éducatif, Raymond Boudon affirmait le primat des stratégies individuelles et les logiques des acteurs. A travers ce débat on retrouvait l'opposition classique entre individualisme méthodologique et holisme.

Mais très tôt, dès les années soixante aux Etats-Unis, dès les années soixante-dix en France, les études sur l'éducation se sont largement inscrites dans une logique plus "économiciste", en tentant de repérer l'efficacité des systèmes éducatifs et leur contribution à la croissance économique. L'ouvrage de Gary Becker, Human capital (1964), sur le capital humain, a joué ici un rôle considérable. Et les années quatre-vingt sont largement dominées par ce que l'on a pu appeler le retour de l'acteur.

Mais il faut aussi signaler l'émergence et le développement d'autres formes d'interrogation de ces questions à travers des approches novatrices. Ainsi l'ethnométhodologie, la sociologie cognitive ou les développements du constructivisme, respectivement initiés par les travaux de Garfinkel et de Berger et Luckmann. L'attention toujours plus poussée aux logiques des acteurs ou aux contextes locaux et immédiats a contribué à développer des travaux susceptibles de redéfinir sensiblement ces questions. C'est ici qu'apparaîtront, avec plus ou moins de bonheur, des travaux sur le "métier d'élève" ou encore les "effets établissements".

De façon générale, Anne Van Haeck salue favorablement ces nouveaux courants d'analyse et le lent glissement opéré par la sociologie de l'éducation en s'éloignant de la prégnance de la macrosociologie des années soixante. Elle accorde à ses microsociologies la vertu essentielle de se développer "contre l'idée du caractère fatal de la reconduction des inégalités" et de tenter d'aller voir de plus près et plus systématiquement le fonctionnement réel des établissements scolaires ou des cellules familiales.


Guy Dreux
( Mis en ligne le 28/02/2007 )
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