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De passionnantes confessions cinématographiques
William Friedkin   Friedkin Connection - Les mémoires d'un cinéaste de légende
Seuil - Points 2017 /  8,90 € - 58.3 ffr. / 624 pages
ISBN : 978-2-7578-5747-2
FORMAT : 10,9 cm × 18,0 cm

Florent Loulendo (Traducteur)
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Que l’on apprécie ou non le cinéma de William Friedkin (né en 1935), réalisateur des célèbres French Connection (1971) et L’Exorciste (1973), deux films à succès qui lui permettront de commencer une carrière longue bien que contrastée, cette autobiographie passionnante nous emmène dans des aventures rocambolesques durant quatre décennies de cinéma américain.

Friedkin, inlassable conteur, ne lésine pas sur les moyens (à l’image de certains de ses films) et raconte sur plus de 600 pages les enthousiasmes et les péripéties rencontrés durant ses différents tournages. D’abord technicien pour la télévision, puis réalisateur de documentaires (The People vs. Paul Crump, réalisé en 1962, sauva la vie d’un condamné à mort), il débute par Good Times en 1967 mais ne rencontre aucun succès jusqu’à ce que l’on fasse appel à lui pour French Connection ; il signe alors un bon polar urbain et nerveux. Artiste exigent et esprit très alerte, il est de ces talents fougueux des années 70, capables de réaliser des films efficaces.

Doté d’un esprit curieux mais aussi d'un caractère intransigeant, le cinéaste connut des hauts mais surtout des bas à partir du Convoi de la peur (remake du Salaire de la peur de Clouzot). En 1977, ce film à très gros budget devient maudit suite à la difficulté du tournage et surtout à l’insuccès critique et public qui plomba quelque peu ses ambitions. Suivirent tout de même Cruising avec Al Pacino puis Police fédérale Los Angeles, dans les années 80, qui lui permirent un temps de renaitre. Mais la carrière de Friedkin perd de son envol et ses longs-métrages sortent ensuite plus discrètement. Capable du meilleur (French Connection, Police Fédérale) comme du pire (Killer Joe), Friedkin propose un cinéma mélangeant les esthétiques de Paul Verhoeven et de John Frankeinheimer, à la fois cinéma d’auteur et commercial, profond et divertissant, soigné et bâclé ! Son sens de la réalisation est très abouti mais parfois gâché par une ambition trop hollywoodienne. Du coup, on frôle souvent le chef d’œuvre : L’Exorciste en est un exemple. Le film répond aux codes de la série Z, non sans humour et étrangeté, mais il se perd dans des poncifs liés à la faiblesse du projet.

Le cinéma de Friedkin est aussi apprécié pour ses scènes de violence et de course poursuite infernale. Il y a beaucoup de réalisme (lié à la couleur âpre de ses cadres) dans les plans et la violence qui émane de son cinéma se fige aussi bien dans le visage de ses acteurs (Pacino, Scheider, Peterson, souvent saisis d’effroi) que durant les scènes d’action pure. Friedkin fait ainsi partie de ces cinéastes qui se séparent d’un coup et souvent brutalement de leur personnage principal (L’Exorciste, Le Convoi de la peur, Police fédérale).

S'il détaille avec brio et beaucoup d’intensité les tournages de ses quatre premiers films, il n’aborde pas sa vie privée (sauf à la fin) et encore moins ses rencontres avec les acteurs (A part Hackman et Pacino avec qui les relations furent tendues). Passée l’évocation du film Cruising, Friedkin ne revient que très brièvement sur le reste de sa filmographie (on frôle alors le catalogue). Le lecteur est invité à participer aux tractations, aux financements, aux montages, aux descriptions de tournages souvent malmenés, mais il reste éloigné des relations humaines. C’est ce qui manque à ces mémoires par ailleurs tout à fait passionnants d’un réalisateur américain singulier. Un récit à recommander vivement à toute personne s’intéressant à la carrière du réalisateur. Un tournage est une aventure considérable et Friedkin nous en explique tous les ingrédients.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 05/07/2017 )
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