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L'apatride du verbe
Yasmina Khadra   L'Imposture des mots
Julliard 2002 /  16.62 € - 108.86 ffr. / 180 pages
ISBN : 2260015948
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"Marginalisé trente-six ans par une armée hostile à ma vocation de romancier, voici que mon Olympe de lumière me renie à cause de mon statut d'officier." Quand, en janvier 2001, l'écrivain algérien Yasmina Khadra (auteur notamment de Morituri et A quoi rêvent les loups ?) choisit de révéler sa véritable identité - Mohammed Moulessehoul, officier supérieur de l'armée algérienne -, il ne s'attendait pas à devoir se justifier sur son passé militaire. Après l'accueil chaleureux que lui réserve la France, la polémique enfle. C'est de cette très parisienne tempête médiatique, dont Khadra/Moulessehoul craint et refuse d'être l'otage, qu'il est question ici. En partie du moins.

Le talent (et il est grand) de Khadra consiste, partant d'une réalité événementielle, à développer une réflexion romanesque sur ce qu'est l'identité d'un écrivain dans le rapport ambivalent qu'il entretient avec les mots. Les scènes de la plus stricte réalité se mêlent ainsi à celles de l'imaginaire le plus débridé. Comme un théâtre dans le théâtre – celui d'un metteur en scène qui serait pris de vitesse par sa propre création -, Khadra est interpellé par ses propres personnages qui entendent bien pousser l'écrivain dans ses derniers retranchements. Pourquoi cet "apatride du verbe" est-il venu chercher une vaine reconnaissance dans cette ville qui n'a plus de lumière que le nom ? Comment peut-il croire à la légitimité de la littérature au lieu d'y voir l'expression d'un rêve d'enfant ?

Yasmina Khadra, tel qu'il se met lui-même en scène dans son livre, est cet homme qui apprend à connaître le jeu de faux-semblants qu'est la représentation mondaine. D'une lucidité implacable sur le drame de l'Algérie - minée par "la guerre crapulo-intégriste", "foncièrement politico-financière" -, il est prêt à conclure à l'imposture de la littérature. Sauf, précisément, qu'ici le fond est contredit par la forme : n'est-ce pas ces êtres de papier, plutôt que les journalistes, qui posent les vraies questions, et la fiction qui, in fine, reprend les choses en main ?


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 08/01/2002 )
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