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Le Comique tragique
Philippe Durant   Pierre Desproges
First 2017 /  19,95 € - 130.67 ffr. / 300 pages
ISBN : 978-2-412-02006-7
FORMAT : 15,5 cm × 24,2 cm
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En 2018, cela fera trente ans que Pierre Desproges (1939-1988) disparaissait d’un cancer. Après Coluche et Le Luron, la France des années 80 perdait son dernier grand comique. Ayant accompagné ce dernier en tournées, Desproges se démarquait tout de même des collègues de sa génération par son travail sur le langage et sa verve extrêmement contestataire. Un bon tiers de ce que l’artiste écrivait il y a 30-40 ans serait censuré de nos jours ou bien lui vaudrait un procès. Pierre Desproges était très féroce et il pouvait pointer ses ennemis du doigt. Il n’empêche que son but premier était de faire rire son public ; encore fallut-il que ce dernier fût assez cultivé et exigeant. En cela, il fut le rare comique-intello de ces dernières décennies.

Philippe Durant, auteur de biographies sur Gabin, Belmondo, Ventura, Poiret et Trintignant, change de décor et se propose de revenir sur la vie et le parcours de celui qui manqua complètement une carrière cinématographique en dépit de projets intéressants et de petits rôles ci et là. Elève rêveur et jeune homme sans grande ambition (ni illusion d’ailleurs), Desproges n’eut jamais de métier clair et défini. Mais c’est son entrée en tant que stagiaire à L’Aurore qui lui permit de se créer un réseau et de se faire connaître.

La carrière du saltimbanque ne commence véritablement qu’en 1975 (il a 36 ans) lorsque Jacques Martin lui propose une rubrique comique dans son émission ''Le Petit rapporteur''. Très vite, Desproges tranche dans le groupe de ses acolytes et devient quelque peu incompris du monde étriqué de la télévision ; les disputes s'accumulèrent avec Martin qui préférait un humour plus potache. Possédant un don d’écriture et menant une vie d’intellectuel bon vivant, il continua à écrire des textes et se fit repérer par la suite par Claude Villers. S’ensuivent Le Tribunal des flagrants délires, La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède (pour la télévision), et Chroniques de la haine ordinaire qui le propulsèrent au début des années 80 grâce à un humour teinté d’absurde, de jeux de langage, de références et de férocité. Du coup, il se produisit seul en 1984 et 1986 dans deux spectacles cultes où, personnage corrosif et incisif, il s’exprima pleinement. Au moment où il disparaît, Desproges est promis à un bel avenir professionnel commencé à la radio en 1980...

Philippe Durant écrit là une biographie très fidèle au personnage qu’il parvient à faire revivre le temps d’un livre hommage. Pudique, documenté, parlant peu de la vie privée mais s’intéressant pleinement au travail d’écriture de l’artiste (Desproges a connu des succès de librairie en 1983, 1985 et 1987), l’auteur détaille un itinéraire chaotique mais courageux. L’homme était incorruptible et luttait pleinement contre un système médiatique surfait. Fidèle en amitié, il put (grâce à Bedos, curieusement) grimper les échelons de la célébrité sans se compromettre. Le lecteur découvre un homme qu’il ne connaissait au final pas, d’où l’intérêt de ce travail de recherche.

On regrette parfois un survol d’une vie bien riche et le style volontairement (parfois lourdement) ironique de Durant - qui tente de se frayer un chemin dans le registre du comique ? - qui rompt parfois le rythme et handicape la fluidité des enchaînements. Mais le livre se lit néanmoins aisément et permet de regretter un Desproges parti bien trop tôt par un cancer qu’il redouta toute sa vie.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 20/12/2017 )
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