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2003 : année festin ou année buffet ?
Nicolas Marcadé   Jean-Christophe Berjon    Collectif   L'Annuel du cinéma 2004 - Tous les films de 2003
Somogy 2004 /  40 € - 262 ffr. / 778 pages
ISBN : 2-85056-761-2
FORMAT : 17x24 cm
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L'Annuel du cinéma 2004 revient sur tous les films sortis en… 2003. Précisément 524 films, tournés durant les années précédentes, voire sur plusieurs années, parfois écrits ou terminés des années auparavant, mais sortis sur les écrans l’année dernière. Difficile, dès lors, de réduire l’année du cinéma 2003 à une liste de films. Les auteurs, au premier rang desquels Jean-Christophe Berjon et Nicolas Marcadé, l’ont bien compris. L’ouvrage s'ouvre ainsi sur une introduction qui revient remarquablement sur l’année écoulée, que les auteurs jugent cinématographiquement frustrante mais riche en événements, comme la crise des intermittents du spectacle, la chute de Canal+, le succès des cartes illimitées et du DVD… Evénements qui laisseront sans doute finalement bien plus leurs empreintes sur le cinéma des années à venir que la Palme d’Or ou le box-office 2003…

«…la production 2003 laisse dans son ensemble un sentiment diffus de frustration. Manque de véritables grands films, manque de révélations, de surprises, en un mot : d’émotion. Plutôt qu’une année festin, 2003 restera comme une année buffet. Un vaste choix, manquant quelque peu de morceaux consistants, mais offrant des saveurs parfois raffinées, parfois puissantes, et relativement variées. […] Une année, donc, qui, artistiquement, méritera peut-être ultérieurement une réhabilitation, mais qui, sur le moment, suscita souvent la déception, l’agacement, l’impatience ou l’inquiétude.» (p.9) Une réhabilitation que L’Annuel du Cinéma 2004 a déjà commencée, en rappelant dès la première page certains des films de l’année : Dogville, Elephant, Good bye Lenin !, Les Invasions barbares, Mystic River, Respiro, Les Sentiments ou encore Le Retour du roi, dernier opus de la trilogie du Seigneur des Anneaux.

Suit une série d’articles de réalisateurs, critiques, producteurs. Parmi eux, Jean-Michel Frodon, directeur des Cahiers du Cinéma, Phillipe Harel, Wim Wenders, Albert Dupontel, Jean-François Stévenin, Pierre Carles, Bruno Dumont, Henry Chapier… Le sujet principal de ces interventions est la fracture qui existe désormais entre deux formes de cinéma, le «cinéma de divertissement» et le «cinéma d’auteur». Cela n’est certes pas nouveau, mais 2003 semble consacrer cette séparation. Produire et distribuer des films d’auteur est de plus en plus ardu et le «genre» s’enferme dans des productions à très petits budgets avec des sorties dans un nombre très limité de salles. A l’inverse, les grosses productions occupent de plus en plus les écrans et l’espace promotionnel, avec des budgets toujours plus importants et par conséquent des risques de plus en plus calculés, ce qui laisse peu de place à la créativité. Les regroupements de grands groupes de télévision et de cinéma, «l’exception française» bousculée, le développement du DVD, des possibilités de tournage en numérique, de diffusion par des circuits parallèles, tout cela concourt à cette scission du cinéma en deux mondes. Un des articles traite des réalisateurs qui ont su «faire leur trou à Hollywood sans tomber dedans…» (p.20, par Caroline Vié). Steven Soderbergh en est un bon exemple, mais le fait de pouvoir désormais les recenser, tout comme compter les petites productions ayant percé au box-office, n’est-il pas mauvais signe ? Dans son article, la productrice Veronique Rofé écrit qu’elle considère faire un cinéma de résistance. D’un coté les grosses productions tournées vers le profit, dans une logique capitaliste, de l’autre ce cinéma de résistance… Oui le cinéma est toujours à l’image du monde, derrière comme sur l’écran.

L’essentiel du livre réside néanmoins dans les fiches des 524 films recensés, sortis en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 2003. Ceux-ci sont classés par ordre alphabétique et une liste en est donnée où est indiqué le réalisateur et une note, sous forme d’étoiles allant de 0 à 5, reflétant l’avis de la rédaction. Malgré le classement par ordre alphabétique la présence du numéro de page aurait été pratique, tout comme le fait d’indiquer à nouveau sur chaque fiche la note qui a été attribuée au film. Chaque fiche donne en un coup d’œil toutes les informations que l’on peut attendre d’un tel ouvrage : le titre français et le titre original bien sûr, le genre, un générique exhaustif (réalisateur et acteurs mais aussi scénariste, image, montage, assistants, décorateurs, etc.), la durée, le pays et la date de sortie. Sont également indiqués le nombre de copies sorties en France, quelques informations techniques (format, couleur ou N&B, Dolby Digital, DTS…) et le public auquel le film s’adresse.

Vient ensuite une petite photo et un très bref résumé, suivi d’un autre plus conséquent. Celui-ci est très souvent divisé en deux parties, la lecture de la seconde étant déconseillée si vous n'avez pas vu le film, puisque certaines informations sur l’intrigue y sont données. Chaque fiche se termine par un commentaire critique sur le film, pour donner un ensemble très complet. L’entête des fiches, les résumés et les critiques sont de bonne qualité et renseignent efficacement le lecteur. Une quinzaine de films font l'objet d'analyses plus longues, sur deux pages. Diverses rubriques terminent l’ouvrage, comme les index par réalisateurs, titres originaux, premiers films, distributeurs et thématique, mais hélas toujours sans l’indication des numéros de page. Y figurent aussi la liste des références discographiques et bibliographiques, et les palmarès des festivals, prix et récompenses (français et étranger). Enfin, L'Annuel du cinéma se termine par la nécrologie des artistes disparus en 2003, avec pour chacun un rappel de leur biographie et de leur filmographie. Un bel hommage et une bonne initiative...


Benjamin Cros
( Mis en ligne le 15/09/2004 )
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