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Temps passé avec Noureïev | | | Carolyn Soutar Noureïev intime Carnot 2004 / 18 € - 117.9 ffr. / 240 pages ISBN : 2-84855-090-2 FORMAT : 15x24 cm Imprimer
Productrice britannique, Carolyn Soutar prend la décision en 1980 de travailler au London Coliseum pour le festival Noureïev. Cest là quelle rencontre le célèbre danseur. Jusquen 1985, tous les ans, elle collabore avec lui, à Londres ou à Manchester, lors de ce festival qui attirait tant d'amateurs de danse et durait parfois jusquà six semaines.
La mort de Rudolf Noureïev en Janvier 1993 lui donne envie den apprendre plus sur le personnage, mais la lecture des nombreux ouvrages parus sur ce danseur mythique ne lui suffit pas. Elle veut en apprendre plus de tous ceux qui lont côtoyé, de ses tournées. Ce nest quen 2002 quelle arrive à renouer le contact avec Robert Tracy qui a partagé la vie de Rudolf Noureïev durant 14 ans, avec Bill Akers, directeur de production de lAustralian Ballet, Roger Myers, danseur, Yoko Morishita, partenaire de Rudolf Noureïev pendant plusieurs années et Violette Verdy, danseuse étoile du New York City Ballet puis directrice artistique de lopéra de Paris et grande amie de Noureïev et Tracy. Ce sont les propres souvenirs de régisseuse de C. Soutar et les témoignages des proches du danseur qui sont réunis dans Noureïev intime.
Comme lindique Carolyn Soutar, l'ouvrage nest pas une biographie chronologique, mais un «compte-rendu du temps passé avec Noureïev». Le point de vue d'une productrice et régisseuse est très enrichissant quand on ne connaît pas les coulisses du ballet. Au cours du récit, de nombreux détails sont donnés sur les différents métiers de la scène : régisseurs, éclairagistes, machinistes, habilleurs, maquilleurs. Sa propre expérience et les différents témoignages permettent à Carolyn Soutar de nous raconter des anecdotes sur Rudolf Noureïev, montrant toutes les différents aspects de sa personnalité : danseur incroyablement doué, au tempérament fort, extrêmement exigeant avec lui-même et les autres, souvent excessif dans ses colères, aimant sortir et faire la fête, mais toujours à la barre le lendemain. Elles décrivent aussi comment il attirait les foules et la médiatisation dont il fut l'objet.
Au fil du récit, on découvre donc énormément déléments sur la vie du danseur au quotidien, chez lui, en studio ou sur scène, mais la lecture en est un peu fastidieuse. Les souvenirs, qui au début donnent limpression de vivre aux côtés du danseur, deviennent vite trop nombreux, et embrouillés : un premier fait en appelle un autre, lauteur mêle les deux, et le lecteur perd le fil de l'histoire. De même, linitiative de rapporter les témoignages des proches de Rudolf Noureïev à la première personne pourront égarer le lecteur qui a interrompu sa lecture : difficile de se rappeler alors, quand on reprend la lecture, qui parle.
Lindex à la fin du livre est très complet, et les notes de traduction (par Pierre Vexliard), très utiles : il apporte certaines indications qui plairont aux balletomanes, notamment celle démentant les propos de Robert Tracy, qui affirmait que les danseurs de lOpéra de Paris faisaient comme si Rudolf Noureïev navait jamais existé.
Ce livre est donc dans lesprit quavait souhaité lauteur ; il sagit de morceaux de la vie intime du danseur, mais il nest par contre pas à recommander comme première lecture sur Rudolf Noureïev.
Marjolaine André ( Mis en ligne le 10/12/2004 ) Imprimer | | |
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