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La divinisation de l’homme
Marie-Anne Vannier    Collectif   La Naissance de Dieu dans l'âme chez Eckhart et Nicolas de Cues
Cerf - Patrimoines Christianisme 2006 /  24 € - 157.2 ffr. / 188 pages
ISBN : 2-204-07985-5
FORMAT : 14,5cm x 23,5cm

L'auteur du compte rendu : Emmanuel Bain est agrégé d’histoire ; il est actuellement allocataire-moniteur à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, où il prépare une thèse en histoire médiévale sur «les fondements bibliques du discours ecclésiastique sur riches et pauvres aux XII-XIIIe siècles».
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En 2003, l’édition critique des sermons allemands 101-104 par Georg Steer (traduction française aux éditions Arfuyen en 2004) a permis d’attribuer avec certitude ce traité sur la naissance de Dieu dans l’âme à Maître Eckart. Ce fut un événement dans les études eckhartiennes, sur la portée duquel s’interrogent les actes de ce colloque tenu à Metz en avril 2004. Pour cela, ont été réunis, venus de diverses régions du monde, d’éminents spécialistes, dont les contributions sont ici traduites, ce qui ne constitue pas le moindre des mérites de cette publication.

Les trois premiers articles sont consacrés à Maître Eckhart lui même. Georg Steer présente son édition et les arguments qui lui permettent de fonder son attribution. Ensuite Marie-Anne Vannier, dans un article synthétique, met en valeur l’importance de cette découverte à la fois pour la compréhension de l’œuvre du mystique dominicain et pour la connaissance des étapes du développement de sa pensée. Le thème de la naissance de Dieu dans l’âme l’emporte sur celui du détachement et montre l’importance accordée à l’Incarnation. Par ailleurs, la rédaction dans les années 1303-1305 souligne l’importance du séjour à Erfurt. L’article de Jean Devriendt sur la présence du thème de la naissance de Dieu dans l’âme dès les sermons latins confirme ces deux conclusions. Une autre série d’articles étudie l’influence de maître Eckhart. L’article de Rémy Valléjo sur Tauler montre comment celui-ci associe l’interprétation éthique de l’apparition de Dieu à Élie (1 Rois 19), issue de Grégoire le Grand, à une interprétation ontologique d’inspiration eckhartienne, pour fonder une ontologie de l’agir humain.

Quatre articles portent ensuite sur Nicolas de Cues et font de cet ouvrage une belle introduction à l’étude de cet auteur encore trop peu connu. Tous ces articles sont particulièrement passionnants. Celui de Klaus Reinhardt étudie, en se fondant sur les sermons, la genèse de l’œuvre du cusain et son dialogue précoce avec l’œuvre d’Eckhart jusqu’au De filiatione Dei. L’article suivant, de Harald Schwaetzer, se fonde justement sur cet ouvrage pour montrer comment Nicolas de Cues s’inscrit dans une perspective eckhartienne pour célébrer la divinisation de l’homme tout en maintenant avec plus de prudence la distinction entre créature et créateur. Isabelle Mandrella souligne quant à elle, une autre différence entre Eckhart et le cusain : la liberté de l’homme est, dans l’œuvre du second, tempérée par une soumission aveugle à l’autorité ecclésiastique. Enfin l’article de Bernard McGinn, bien que centré sur le De visione Dei, replace la pensée de Nicolas de Cues dans la vaste perspective de la mystique chrétienne occidentale et montre son importance pour la réflexion sur le rapport entre visible et invisible.

Cet horizon plus large est aussi exploité par deux autres interventions qui viennent apporter des points de comparaison. Annie Noblesse-Rocher traite de la naissance de Dieu dans l’âme dans les sermons d’un Cistercien du XIIe siècle, Guerric d’Igny. Cet article permet rétrospectivement de saisir le changement de perspective introduit par Eckhart. En revanche, le philosophe Michel Henry, décédé récemment, se situe, par sa phénoménologie de la naissance, nettement dans la perspective du mystique dominicain. C’est cette «relecture» qu’étudie Jean Reaidy.

La publication des actes de ce colloque est donc une contribution précieuse à la connaissance de la mystique médiévale. Non seulement elle souligne l’importance de l’expérience de la naissance de Dieu dans l’âme et elle constitue une initiation stimulante à l’œuvre de Nicolas de Cues, mais elle permet aussi d’accéder, en français, à des études de spécialistes étrangers, notamment allemands, dans un contexte éditorial où les traductions de textes universitaires étrangers sont bien trop rares.


Emmanuel Bain
( Mis en ligne le 06/04/2006 )
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