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No-man's-land...
Alan Weisman   Homo disparitus
J'ai lu - Essai 2008 /  7,60 € - 49.78 ffr. / 395 pages
ISBN : 978-2-290-00915-4
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication française en mai 2007 (Flammarion).

Traduction de Christophe Rosson.

L’auteur du compte rendu : Rémi Luglia, professeur agrégé d’Histoire et interrogateur en deuxième année dans une classe préparatoire commerciale, est doctorant à Sciences-Po Paris où il mène une recherche sur l’histoire de la protection de la nature en France de 1854 à nos jours à travers le mouvement associatif.

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Étonnant livre que celui qui nous est proposé ici. Pour mesurer l’impact que l’humanité exerce sur la planète et les écosystèmes, Alan Weisman choisit d’imaginer un monde d’où nous aurions disparu soudainement. Que laisserions-nous comme traces ? Combien de temps pour que s’écroule la Tour Eiffel, l’Empire State Building, le Golden Gate ? Qui viendra occuper les niches écologiques laissées libres ? Comment se comporteront les raffineries de pétrole livrées à elles-mêmes ? Et les métros ? Et les centrales nucléaires ? Que deviendront tous les plastiques que nous produisons ? Comment évolueront les espèces animales et végétales ?

"Imagination" est le mot qui convient pour décrire l’œuvre d’Alan Weisman mais il est très partiel. En effet, si tout cela n’était qu’œuvre d’imagination, on soutiendrait que cet auteur est talentueux d’avoir ainsi réussi à s’interroger aussi bien sur des détails que sur les «gros» éléments de nos civilisations et à se projeter dans leur avenir. Beau travail de fiction, dirions-nous alors avant de retourner à notre frénésie consommatrice.

Sauf que l’imagination d’Alan Weisman, si prompte à ouvrir de nouveaux champs et à intégrer de nouveaux objets dans ses analyses et projections, se fonde sur des données et des opinions scientifiques très pointues. Pour savoir ce que deviendrait le métro de New York laissé à l'abandon, il est allé consulter un spécialiste. Le résultat est là : en deux jours le métro est inondé et l’eau commence à saper les sous-sols new-yorkais. Même démarche concernant les plastiques, les molécules de synthèse, les centrales nucléaires, l’aluminium, les émissions de télévision, le bronze, etc. Une telle approche nécessite une grande interdisciplinarité et un goût réel pour la diversité. C’est bien ce qui étonne ici. Pour comprendre ce que deviendrait un après, Alan Weisman nous apprend ce qu’était l’avant, mais aussi ce que nous avons changé, transformé, pour aboutir à une vision décalée et originale de l’influence de l’homme sur son milieu. C’est indéniablement une ouverture vers l’écologie : «regarder pour apprendre» et donc changer notre manière de faire en s’interrogeant sur le devenir de nos actions.

Foisonnant dans ses approches, détaillé dans ses analyses, l’ouvrage est d’une rigueur le plus souvent impeccable. La vulgarisation est abordable et chacun trouvera de quoi s’étonner, s’interpeller. Se rend-t-on compte que les sculptures en bronze résisteront encore une dizaine de millions d’années alors que dans 20 ans le canal de Panama serait refermé ? Et Alan Weisman nous explique pourquoi. Il met ainsi en évidence l’immense précarité de nos constructions et de nos réalisations qui ne peuvent subsister sans un entretien permanent. C’est bien la question de la durabilité de nos sociétés qui est posée.

On regrette toutefois le manque de clarté dans l’exposition et de rigueur dans l’organisation. On a trop souvent une impression de brouillon, de digressions perpétuelles qui viennent fragmenter les chapitres. C’est dommage parce que cela finit par lasser même si dans chaque chapitre des paragraphes s’avèrent stimulants.

Alors, l’homme comme parasite de la Terre ? On en a un peu l’impression en lisant cet ouvrage qui ne laisse pas indifférent.


Rémi Luglia
( Mis en ligne le 07/10/2008 )
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