L'actualité du livre Jeudi 25 avril 2024
  
 
     
Musique Classique &Opéra  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un compositeur/interprète
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Musique Classique &Opéra  ->  Récitals thématique  
  
Le Voyageur
Andreas Scholl( contre-ténor )
Edin Karamazov( luth )
Jon Pickow( dulcimer, harpe )
 Orpheus Chamber Orchestra

Decca / Universal 2002   
TT :  65 mn.
468 499 2
1 CD

Enregistrement (studio) : mai 2001. Stéréo DDD. Prise de son très flatteuse pour les cordes de l'Orpheus. Voix précise et bien captée.
Notice (français, anglais, allemand) développée et intéressante, signée Craig Leon. Textes des mélodies en français, anglais, allemand.

Imprimer


Après avoir montré son savoir-faire dans des programmes Haendel, Dowland et Vivaldi éblouissants, le contre-ténor Andreas Scholl marche sur les traces des grands anciens (Deller, Bowman) avec ce Voyageur. Aucune allusion dans ce titre à la mythologie wagnérienne ou au lied romantique allemand, les mélodies de ce récital sont toutes issues du fonds populaire anglo-saxon (et américain, après les vagues d'émigration anglaise, irlandaise et écossaise). Tirées des principales anthologies de la fin du XIXe siècle (The English and Scottish Popular Ballads de Francis J. Child, Games and Songs of American Children de William Newell), elles relatent petits et hauts faits d'amour ou de guerre sur un ton élégiaque ou ironique, exaltent la mère patrie et la beauté de ses paysages ou reprennent quelque légende macabre.

Une palette d'expressions et d'atmosphères qui devrait composer un récital aux séductions changeantes, pour peu que le chanteur accepte d'endosser le rôle de "raconteur d'histoire". Las ! Impeccable musicien, Andreas Scholl semble davantage concerné par la beauté de son timbre et l'élégance de son phrasé que par les paroles des mélodies. Il enfile donc les folksongs comme des perles, avec la même joliesse sonore quelque peu désincarnée. Pour ne rien arranger, à la plasticité éthérée des lute songs traditionnels se substitue ici un accompagnement orchestral aux accents pop assumés (les arrangements sont signés Craig Leon, producteur et arrangeur des Ramones et de Blondie !), qui évoquent un croisement entre Woodstock et une BO de western... Les contributions plus exotiques d'un banjo, d'une harpe ou d'un dulcimer restent purement anecdotiques. On est très loin des expérimentations jouissives d'un Luciano Berio !

Pour autant, on écoutera sans déplaisir ce Voyageur qui, s'il frôle parfois la musique d'ameublement, recèle quelques petits joyaux, de "Charming beauty bright" à "Black is the color" en passant par "The Wife of Usher's Well". Pour une démarche musicale plus authentique, le grand Alfred Deller (EMI, Vanguard) reste une référence incontournable. Dans un autre registre vocal, Kathleen Ferrier a laissé de "Blow the wind southerly" (et autres mélodies populaires, Decca) des interprétations autrement plus vibrantes.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 05/02/2002 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd