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Chefs-d'oeuvre pour hautbois
Richard Strauss (1864-1949)
Charles Koechlin (1867-1950)
Benjamin Britten (1913-1976)
Bernd Alois Zimmermann (1918-1970)
Lajos Lencsés( hautbois )
 Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart
Sir Neville Marriner( direction )
Bernhard Güller
Uriel Segal
Werner Andreas Albert( direction )

Hänssler  Faszination Musik 2001   
TT :  63 mn.
CD 93.026
1 CD

Strauss :
Concerto pour hautbois et petit orchestre (a)
Koechlin :
Neuf pièces pour hautbois et orchestre à cordes, op. 179 (b)
Britten :
Suite symphonique op. 53a (2e mouvement) (c)
Zimmermann :
Concerto pour hautbois et petit orchestre (d)

Sir Neville Marriner (a), Bernhard Güller (b), Uriel Segal (c), Werner Andreas Albert (d)

Enregistrement (studio) : 1982 (a), 1985 (b), 1988 (c), 1997 (d)
Prises de son ample et chaleureuse.
Notice (espagnol, allemand, anglais, français) intéresante de Lajos Lencsés, dans une traduction approximative

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Lajos Lencsés, chacun de ses disques le montre davantage, est un instrumentiste de grande classe, dominant avec élégance un répertoire toujours plus original. Son timbre, doré et légèrement nasillard, sa constante légèreté, lui confèrent une forme d'espièglerie juvénile et radieuse, tout à fait indiquée, par exemple, dans le bondissant concerto de Strauss. A l'opposé de l'hédonisme arcadien, de norme dans cette oeuvre depuis la version très policée de Lothar Koch et Karajan (DG, 1974), Lencsés et Marriner choisissent de traverser ces paysages agrestes d'un pas plus alerte, au risque, parfois, de riper sur un dévers. Lencsés, plus sensible aux accidents du terrain, semble s'étonner à chaque détour de sentier, se laisse distraire par tel ou tel détail de la partition. Lorsqu'il s'attarde de trop, Neville Marriner a tôt fait de l'exhorter à la marche d'une vigoureuse bourrade orchestrale. Et, cependant, cette vision buissonnière, gaie et pimpante, distille une invraisemblable mélancolie, comme si cet itinéraire bucolique n'existait que dans les regrets et les soupirs d'un ex-randonneur de quatre-vingt-deux ans, perdu au milieu d'un XXe siècle qui n'est plus le sien. Cette ambiguïté, Lajos Lencsés semble l'avoir parfaitement perçue – même si, depuis cet enregistrement déjà ancien (1982), il nous a paru s'exprimer avec plus d'ampleur et d'assurance.
En revanche, sa réussite est éclatante dans les Neuf pièces de Koechlin, compositeur qu’il a déjà servi avec un égal bonheur (Sonatines et Sonate, Audite, 1989). La fausse simplicité de ces pièces, leur caractère tour à tour naïvement enjoué et so(m)brement méditatif, sont fort bien compris par Lencsés, dont la plénitude de timbre et la ligne toujours claire rehaussent les couleurs tendres et soulignent le savant guillochage. L'extrait de la Suite symphonique op. 53a de Britten, qui partage avec les deux premières oeuvres de ce programme des éléments d'écriture archaïsants, montre, s'il en était besoin, que Lencsés est le plus à son aise dans la plénitude tranquille du néoclassicisme.
C'est donc une surprise de l'entendre, cette fois en 1997, huiler l'huisserie grinçante et grimaçante du farouche Concerto de Zimmermann avec un naturel tout aussi confondant, comme si, entre l'indolore Concerto de Strauss (1946) et celui-ci, de six ans son cadet (1952), il n'y avait pas en fait un gouffre stylistique de plus d'un siècle. Cette ignorance du danger, cette sereine vaillance sont finalement les atouts les plus évidents de Lajos Lencsés, décidément l'un des hautboïstes les plus intéressants de sa génération.


Olivier Philipponnat
( Mis en ligne le 11/07/2001 )
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