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| Musique Classique &Opéra -> Récitals thématique |
 Vision of Peace, l'art de Ravi Shankar
Ravi Shankar (1920)
Ravi Shankar (1920)( sitar et tampura )
Susumu Miyashita( koto )
Alla Rakha( tabla )
Hozan Yamamoto( shakuhachi )
Deutsche Grammophon / Universal 2001
Sélection Paru.com 2001
TT : 148 mn.
469 475-2
Réédition
2 CD |
Padhasapa, Kaharwa, Improvisation sur le theme de "Rokudan", Namah Shivaya, Tribute to Nippon, Hommage à Baba Allauddin (Raga Hemant), Raga Jogeshwari, Raga Hamer
Enregistrement (studio) : 1978-1981, 2000. Stéréo ADD. Bonne prise de son. Quelques saturations "naturelles" mais trop présentes dans les graves des koto et sitar.
Notice (anglais) essentiellement promotionnelle (courte biographie, témoignages) avec un rapide descriptif du raga.
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Si l'expression "World Music" devait s'incarner dans un homme, il s'agirait indéniablement de Ravi Shankar. Cet humaniste de la musique occupe, aux frontières des traditions classiques, occidentale et orientale, une position unique. Sitariste virtuose mais profondément respectueux de la tradition, il fit son éducation musicale auprès de son guru, Ustad Allaudin Khan, mais aussi en écoutant beaucoup de jazz et de pop, genres très prisés dans le milieu bourgeois dont il est issu. Il a signé nombre de ballets et musiques de films (on lui doit la musique de la trilogie d'Apu de Satyajit Ray) tout en se passionnant pour la musique classique. Ses relations privilégiées avec Yehudi Menuhin donnèrent naissance à des compositions pour violon et sitar. Il s'intéressa également à la flûte et dédia plusieurs pièces à son ami Jean-Pierre Rampal. Ses deux concertos pour sitar (1971 avec André Prévin et 1982 avec Zubin Mehta, EMI, coll. "Forte") sont de très bons exemples de son art compositionnel mêlant en un syncrétisme assumé deux traditions musicales a priori très dissemblables.
Serviteur humble de son art, Ravi Shankar n'hésite jamais à s'effacer pour laisser jouer ses complices - ainsi dans trois des six pièces du premier disque de cet album. Cela nous permet d'entendre le japonais Susumu Miyashita faire vibrer son koto dans un Padhasapa plein de sérénité. C'est aussi, sous les doigts chauds et endiablés de Alla Rakha, le tabliste privilégié de Ravi Shankar, l'occasion de découvrir un instrument aux sonorités envoûtantes, dont la pièce Kaharwa rend parfaitement la complexe beauté.
Ce premier disque culmine dans une superbe improvisation sur Rokudan, un célèbre thème japonais datant du XVIIe siècle. Initialement composé pour koto solo, il est ici développé par l'effectif au grand complet : sitar et tanpura, tabla, koto et shakuhachi. Accompagné des ponctuations discrètes du tabla, chaque musicien aborde le thème dans une optique rythmique et timbrique différente jusqu'à l'apothéose finale, où toutes les sonorités s'unissent.
La pièce Namah Shivaya est l'une des plus contrastées du programme. Après une introduction langoureuse au shakuhachi (flûte de bambou), le rythme s'accélère dans un duo virtuose avec le tabla. Les trois dernières pièces de ce coffret sont des raga dans la plus pure tradition indienne - traités avec la maîtrise et le sens de la concision de Ravi Shankar. Là où il faudrait deux heures pour développer ce genre musical, le maître tire en quelques minutes la quintessence de chaque enchaînement. De ce point de vue, le Raga Jogeshwari peut-être considéré comme une pièce d'anthologie.
Pour qui veut découvrir l'Inde musicale, ce CD, qui reprend partiellement le disque "Towards the Rising Sun" paru chez Deutsche Grammophon en 1996, est éminemment recommandable ; et on ne se lasse pas d'entendre Ravi Shankar tenir "salon de musique" avec ses amis...
Laurent Duroselle
( Mis en ligne le 19/07/2001 )
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