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Symphonies n°1 et n°4
Robert Schumann (1810-1856)
 Philharmonia Orchestra
Christian Thielemann( direction )

Deutsche Grammophon / Universal 2001   
TT :  69 mn.
469 700-2
1 CD

Symphonie n° 1 « Printemps » en si bémol majeur, op. 38
Symphonie n° 4 en ré mineur, op. 120


Enregistrement : (studio) 2001. Stéréo DDD. Prise de son : proche et détaillée.
Notice (anglais, allemand, français) : plate



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Le Schumann de Christian Thielemann est comme les gilets bigarrés qu'il affectionne : chic, éclatant, impeccable, bien rempli, et malgré tout un peu factice. On sent bien quelle volonté anime ici le chef chéri du moment : montrer le bout du nez de Wagner (dernières mesures du Larghetto de la Première) et, à défaut de le trouver toujours, se faire l'avocat d'une orchestration dont a souvent pointé les faiblesses. Ce qui l'amène à une auscultation qui, si elle nous vaut de jolies trouvailles et s'applique à exagérer les contrastes métriques et les coloris (Thielemann ne craint pas d'appeler un cor un cor et un triangle un triangle), tient aussi du Young Person's Guide to Orchestra - il y a pire. On gagne certes à remettre ses classiques sur le métier ; on y fait parfois les découvertes les plus inattendues. Mais on se souvient, pour ne citer que cette Première Symphonie, de lectures dont la faconde s'exprimait avec moins d'ambages et plus de naïveté : Sawallisch, notamment ; et Cantelli. Lapsus révélateur ? Cette Première est qualifiée, sur le livret, de... Troisième (la Rhénane), à la hauteur et à l'ampleur de laquelle Thielemann paraît avoir voulu la hisser, de telle sorte qu'elle donne parfois l'impression d'une Cinquième de Schubert gavée au grain. Tout comme le foie gras, sa saveur peut finir par écœurer.

Ce traitement, on s'en doute, convient mieux à l'épique Quatrième, dont les contours plus tranchés supportent une lecture énergique. Thielemann a retenu la leçon de Furtwängler : « Cette œuvre ne vaut absolument rien si on la joue à la va-vite. » Sa réussite est indéniable dans le Lebhaft initial et dans le Scherzo, où, refusant la démonstration (Karajan), il joue pleinement la carte de la danse. On sent qu'avec des instruments d'époque, Thielemann marcherait sans peine dans les traces d'Harnoncourt, depuis que celui-ci a rafraîchi le répertoire romantique. Cela ne va pas sans exagération : le tempo se distend ici ou là à l'extrême ; les mânes de Wagner planent un peu trop bas pour la saison ; de pimpants détails instrumentaux fleurissent comme des crocus en hiver. Mais le tableau, convenons-en, est vif, coloré, l'architecture imposante, quoique apparente. A la mesure, somme toute, des velléités symphoniques de Schumann, où se sont fanées les pensées, soucis et autres fleurs d'inquiétude dont son piano était le vase.

Certainement discutable dans son emphase, ce Schumann qui veut se faire plus fort et plus beau que lui-même a l'élégance de ne pas exploser à la fin de la fable. Valait-il qu’on en fît un fromage ? Sans doute.


Olivier Philipponnat
( Mis en ligne le 17/12/2001 )
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