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Iberia, España
Isaac Albéniz (1860-1909)
Daniel Barenboim( piano )

Teldec / Warner 2001   
TT :  62 mn.
8573 81703 2
1 CD

Enregistrement (studio) : décembre 1999 février 2000. Stéréo DDD.
Prise de son proche, sourde, légèrement réverbérée.
Notice (anglais, allemand, français): détaillée et suffisamment informative.

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Pianiste raffiné, à fort tempérament, Daniel Barenboim ne sort que depuis quelques années du répertoire ultra classique qui a fait sa renommée : Chopin, Beethoven, Mozart, Schubert. Après un disque "Brazilian Rhapsody" assez convaincant, il s'attaque ici au versant espagnol du répertoire pianistique avec un compositeur qu'il n'a enregistré qu'une seule fois, et en tant que chef (arrangement pour orchestre d'Iberia, Erato, 1986).

Composé à Paris entre 1905 et 1909, Iberia fait figure d'oeuvre testament. Albéniz, au terme d'une vie consacrée presque autant à la composition qu'au concert (pianiste prodige, il donna des récitals dans le monde entier de l'âge de quatre ans jusqu'à trente-cinq ans), y brosse un portrait tout en nuances de l'Andalousie. Loin de la flamboyance, du "pittoresque" sur lesquels ont insisté nombre de compositeurs français contemporains tels Lalo, Chabrier, Ravel, Debussy, qui ne concevaient "leur" Espagne qu'à l'orchestre, Albeniz, exilé à Paris depuis 1894, porte sur sa terre natale un regard doucement nostalgique, rêveur, à milles lieues d'une lecture folklorisante ou intellectualisée. En d'autres termes, il remplace la carte postale par une série d'"impressions" (sous-titre de l'oeuvre). A cet égard, Barenboim ne commet aucun contresens... mais s'embourbe assez vite dans des coloris sourds, une lecture sans rebonds, pesante. Comment investir cette musique à la fois lointaine et intime, aussi impalpable qu'une réminiscence, où chaque note semble prolonger en écho la précédente ? Parvenu à la fin des deux premiers "cahiers" (l'oeuvre en comporte quatre), la question reste toujours sans réponse concluante.

Plus solidement architecturées, ancrées dans un folklore plus explicite (elles reprennent des rythmes de danse : tango, fandango, danse basque), les pièces qui composent le recueil España réussissent un peu mieux au pianiste. Son phrasé devient plus charnel, plus nerveux, notamment dans les passages virtuoses qui nous rappellent que la musique d'Albéniz ne se nourrit pas seulement de l'impressionnisme français mais aussi de Liszt et de Chopin.
Une lecture en demi-teinte, donc, qui ne rivalise à aucun moment avec celles d'Alicia de Larrocha (Decca), Ricardo Requejo (Claves), Esteban Sanchez (Ensayo), Aldo Ciccolini (EMI) ou Jean-François Heisser (Erato).


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 21/09/2001 )
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