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Musique Classique &Opéra -> Musique de chambre |
Intégrale de la musique de chambre avec clarinette Carl Maria von Weber (1786-1826) Pascal Moraguès( clarinette ) Mari Izuha( piano ) Quatuor Prazák( quatuor à cordes ) Vaclav Remes( violon ) Vlastimil Holek( violon ) Josef Kluson( alto ) Michal Kanka( violoncelle )
Praga Digitals / Harmonia Mundi 2001 23.36 € - 153.01 ffr. Sélection Paru.com 2001 10 de Répertoire 2001 Recommandé par Classica 2001 TT : 61 mn. PRD 250 164 1 CD | Quintette pour clarinette et cordes en si bémol mineur, op. 34
Grand Duo concertant pour piano et clarinette en mi bémol majeur, op. 48
Variations pour piano et clarinette sur un thème de Silvana, op. 33
Enregistrement (studio) : janvier 2001. Stéréo DDD. Prise de son fine et bien équilibrée, distance idéale.
Notice (français, anglais, allemand) : instructive
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Comme Mozart, Weber n’a pas eu de la clarinette une révélation céleste ; c’est un intercesseur, le virtuose munichois Heinrich Bärmann, qui lui en a montré en 1811 l’étendue et l’expressivité. Aussitôt, Weber nourrit pour l’instrument un amour si exclusif et si fécond, que même les œuvres mineures qu’elle lui a inspirées – ici, le Grand Duo concertant et les Variations Silvana – sont dignes d’intérêt et ne pâlissent pas de la proximité de chefs-d’œuvre tels que le Quintette, le Concertino et les deux Concertos.
Pour sa nouvelle protégée, la jovialité naturelle de Weber se teinte d’une mélancolie toute mozartienne, qui fait le prix du Quintette. Hélas ! le compositeur est à ce point ensorcelé, et la partie de clarinette si brillante, que le quatuor est souvent réduit à lui servir d’écrin soyeux. Et c’est, du reste, le défaut de bien des interprétations – la dernière en date, celle du Nash Ensemble, ne dérogeant pas à la règle. Imagine-t-on que le Quatuor Prazák, qui perpétue aujourd’hui la finesse d’exécution, les jeux d’ombre et l’hypersensibilité des Végh, se contentera de jouer à son tour les faire-valoir ? Certes non ! En parfaite entente avec un Pascal Moraguès magnifique de douceur et de subtilité, tout en demi-teintes, les Prazák, incisifs, aériens, évoluent sûrement du souvenir mozartien (Allegro, Fantasia) aux audaces pré-beethovéniennes (Rondo).
Moraguès, dont l’exquise discrétion, la souplesse féline évoquent irrésistiblement Benny Goodman (celui du Quintette de Mozart), mâtine sa curiosité d’inquiétude et, presque en silence, se place au-dessus des cordes comme le voyageur de Friedrich au-dessus des nuages, extasié et interrogatif. C’est un bonheur continu de l’entendre phraser avec une telle délicatesse, une telle intelligence du son, dans le pimpant Duo concertant et dans les virevoltantes variations sur un thème de l’opéra Silvana – même si Mari Izuha, légère et papillonnante, ne parvient pas toujours à creuser ou ombrer un discours un peu superficiel. Mais la beauté instrumentale de Moraguès, sa virtuosité sans rodomontade ni déclamation, font oublier sans mal cette faiblesse.
Un disque à placer sans scrupule dans la discothèque Weber de base, entre les Sonates, le Konzertstücke, les Concertos pour clarinette et le Freischütz.
Olivier Philipponnat ( Mis en ligne le 18/10/2001 ) Imprimer | |
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