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Quatuor pour la fin du temps
Olivier Messiaen (1908-1992)
Paul Meyer( clarinette )
Gil Shaham( violon )
Jian Wang( violoncelle )
Myung-Whun Chung( piano )

Deutsche Grammophon / Universal 2001   
Sélection Paru.com 2001
Diapason d'or 2001
Recommandé par Classica 2001
TT :  53 mn.
469 052-2
1 CD

Enregistrement (studio) : juin 1999. Stéréo DDD. Prise de son un peu en avant (notamment la clarinette) mais qui reste naturelle. Image bien définie.
Notice (allemand, anglais, français) intelligente et détaillée : programme signé Messiaen et entretien avec le violoncelliste Etienne Pasquier, qui participa à la création de l’œuvre.



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Sans verser dans l’idolâtrie victimaire qui caractérise notre époque et veut que toute œuvre composée en des temps troublés ait nécessairement sa place au panthéon (voir les deux ou trois erreurs de casting de la, par ailleurs remarquable, collection "Entartete Musik", chez Decca ; voir aussi les a priori favorables et la surévaluation dont bénéficient certains compositeurs des pays de l’Est), on peut placer le Quatuor pour la fin du temps, composé par Messiaen durant l’hiver 1940-1941 au Stalag VIII A de Görlitz (Silésie), parmi les partitions majeures de la Seconde Guerre mondiale, au côté d'Un survivant de Varsovie et de la 7e symphonie de Chostakovitch.

Cette œuvre – sans doute la plus accessible du compositeur– présente, en outre, la particularité d’être à la fois extrêmement ancrée dans un contexte biographique (ne serait-ce que par le choix de sa formation, dicté par les circonstances comme l’explique Etienne Pasquier dans la notice) et porteuse d’un message qui s’en abstrait pour atteindre une portée universelle. Rares sont les interprétations prenant en compte cette dualité. Bien souvent, seul le versant dramatique du Quatuor est mis en lumière, dans une surenchère d’effets qui transforme la partition en une "Passion" expressionniste, convaincante (Ensemble Walter Boeykens, Harmonia Mundi) ou lassante (Natalia Gutman, Live Classics).

Rien de tel ici. Paul Meyer, Myung-Whun Chung (dont on sait l’affinité avec la musique de Messiaen), Jian Wang et Gil Shaham ne visent qu’une chose : une simple et belle expressivité, qui confère à leur interprétation une dimension narrative, presque illustrative (mais comment nier un telle démarche lorsqu’on lit le programme du quatuor rédigé par Messiaen, mouvement par mouvement ?), rarement osée. Dans cette perspective, les martèlements du piano, le vibrato des cordes ou les pépiements de la clarinette ne sont plus des gestes musicaux isolés ; ils cimentent un discours remarquable de cohérence, d’homogénéité. La surprise est d’autant plus heureuse que, d’un tel plateau, on pouvait craindre quelque tendance au cabotinage – rappelons-nous la version Bell-Isserlis-Collins-Mustonen (Decca) .

Beethoven notait dans ses Carnets : "Folie de croire que l’union de grandes voix donne obligatoirement un bel ensemble ! " Nos instrumentistes démontrent ici le contraire de la plus belle manière. Dans ses éclats comme dans ses murmures, "leur" Quatuor pour la fin du temps s’installe d’emblée parmi les fondamentaux d’une discographie Messiaen.



Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 16/02/2001 )
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