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Grands motets S54 et S66
Michel-Richard Delalande (1657-1726)
Stéphanie Révidat( dessus )
Stephan van Dyck( haute-contre )
Thomas van Essen( taille )
Alain Buet( basse )
 Maîtrise de Bretagne( choeur )
 Parlement de Musique( ensemble baroque )
Martin Gester( direction )
Pierre du Mage (1674-1751)
Martin Gester( orgue )

Opus 111 / Naïve 2002   
Sélection Paru.com 2002
TT :  60 mn.
OP 30217
1 CD

Deus noster refugium (S 54)
Exaltabo te, Domine (S 56)


+ Pierre du Mage :
Suite du premier ton

Enregistrement (studio) : juillet 2001. Stéréo DDD. Prise de son manquant d’éclat, trop brouillée sur les ensembles.
Notice trilingue (français, anglais, allemand) et texte des motets en traduction bilingue (français, anglais).

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A peine terminées les journées Delalande organisées cet automne par le Centre de Musique Baroque de Versailles, en voici déjà les premiers échos discographiques. Martin Gester et son Parlement de Musique avaient choisi de défendre en concert les grands motets de la maturité. Deux des quatre pièces de cette soirée sont ici enregistrées par les mêmes interprètes. Du Deus noster refugium, nous entendons la seconde version, de vingt ans postérieure à la première de 1699. Quant au motet Exaltabo te, Domine, il date de 1704. Ces deux pièces ont en commun de révéler une écriture parfaitement maîtrisée sachant tirer parti du texte des psaumes (45 et 29) pour en magnifier l'éloquence. Le premier est riche en images expressives que Delalande se plaît à souligner : vocalises pour le tremblement de terre (choeur « Propterea non timebimus ») ou l'agitation des eaux (duo de deux basses tailles sur « Sonuerunt et turbatae sunt »), écriture en doubles choeurs affrontés pour les batailles (« Conturbatae sunt gentes » et « Arcum conteret »), descentes chromatiques avec retards pour figurer la chute des royaumes (« Et inclinata sunt regna »). L'affirmation de la foi et la confiance en Dieu s'expriment dans des récits apaisés (« Dominus virtutum nobiscum » pour haute-contre et chœur) ou des choeurs homophones.

Le motet Exaltabo te, Domine, révèle une structure et une écriture instrumentale plus riches encore. Il joue à loisir sur les oppositions de climat au sein d'un même morceaux, souvent marquées par des changements harmoniques et rythmiques : passage des larmes à la joie (« Ad vesperum demorabitur fletus », « Audivit Dominus »), louanges (« Quae utilitas in sanguine meo »). La structure même des morceaux repose souvent sur la forme da capo, la deuxième partie faisant intervenir un soliste (haute-contre puis basse-taille dans « Exaltabo te, Domine », dessus dans « Ego autem dixi ») ou un ensemble plus restreint que dans la première (petit choeur dans « Psallite Domino »). L'orchestre quant à lui est subtilement diversifié d'un morceau à l'autre : duo de flûtes à bec, traverso solo ou trio de deux hautbois et basson.

Martin Gester se montre un guide attentif dans ces pages hautes en couleur et empreintes de grandeur. Les voix d'enfants de la très homogène (à quelques attaques près) et ductile Maîtrise de Bretagne apportent leur couleur séraphique et l'orchestre, bien que peu fourni, ne manque ni de vigueur dans les pages enlevées, ni de douceur dans les passages recueillis. Du quatuor honnête de solistes (la taille affiche un timbre trop engorgé, serré dans les aigus) se détache le haute-contre Stephan van Dyck dans un très beau « Dominus virtutum nobiscum ». La qualité première de la direction de Gester n'est sans doute pas l'éclat triomphant, mais bien plutôt le recueillement, la ferveur et la noblesse, caractéristiques que l'on retrouve dans la suite de Du Mage interprétée à l'orgue de Saint-Michel-en-Thiérache par Martin Gester lui-même. Tous ces éléments font de cet enregistrement un disque essentiel, au côté de ceux que Christie enregistra il y a quelques années (Harmonia Mundi), dans la discographie encore bien maigre du Surintendant de la musique de Louis XIV.


Sébastien Gaudelus
( Mis en ligne le 11/01/2002 )
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