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Musique Classique &Opéra  ->  Musique sacrée  
  
Cantates allemandes avant Bach
Nicolaus Bruhns (1665-1697)
Franz Tunder (1614-1667)
Christoph Graupner (1683-1760)
Johann Kuhnau (1660-1722)
Benoît Haller( ténor )
Deborah York( soprano )
Susan Hamilton( soprano )
Daniel Taylor( alto )
Jan Kobow( ténor )
Peter Kooy( basse )
 Collegium Vocale( ensemble baroque )
Philippe Herreweghe( direction )

Harmonia Mundi / Harmonia Mundi 2001   
TT :  75 mn.
HMC 901703
1 CD

Bruhns : "Ich liege und schlafe"
Graupner : "Herr, die Wasserströme erheben
sich"
Kuhnau : "Gott, sei mir gnädig nach deiner
Güte"
Tunder : "Dominus illuminatio mea", "Wend' ab
deinen Zorn", "Ein feste Burg ist unser Gott"


Enregistrement (studio) : septembre 1999.
Stéréo DDD. Prise de son homogène et
concentrée.
Notice : notice et texte des œuvres en
traduction trilingue (français, anglais,
allemand). Certains textes de cantate ont été
malencontreusement tr

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La commémoration des 250 ans de la mort de Bach, si importante soit-elle, ne doit pas faire oublier que Bach ne fut pas le seul musicien allemand à composer des cantates sacrées. Si ses compositions en la matière se révèlent toutes être des chefs-d’œuvre, elles ne sont ni les premières du genre ni les plus nombreuses (le catalogue des œuvres de Graupner n’en compte pas moins de 1400). C’est ce qu’illustre cette anthologie qui ne vise pas à l’exhaustivité, mais plutôt à présenter des œuvres et des musiciens peu ou pas enregistrés. Et si manquent à l’appel de glorieux compositeurs de cantates comme les ancêtres de Bach, Georg Boehm ou Dietrich Buxtehude, on découvre sous la plume de Tunder, Bruhns ou Kuhnau de fort belles partitions.
Le panorama se veut chronologique et couvre plus de cent ans, des cantates de Franz Tunder (1614-1667) datées de 1650 jusqu’à celle de Christoph Graupner (1683-1760), contemporain de Bach, en passant par Nicolaus Bruhns (1665-1697) et Johann Kuhnau (1660-1722), prédécesseur de Bach à la tête de la musique de la Thomaskirche de Leipzig. Les styles se révèlent très différents mais, avec des moyens divers, ces partitions font entendre une même inspiration musicale et une même ferveur. Le souci de servir le texte, de le rendre audible, parfois immédiatement compréhensible, demeure primordial. Dominus illuminatio mea, de Tunder, avec ses puissants chœurs homophones, ses figuralismes (vocalises sur « edant carnes », dissonances des « qui tribulant », stile concitato du « Si constitant adversum castra »), ses dialogues entre groupes vocaux, est empreint de l’esthétique italienne, très proche du Monteverdi de la Selva Morale. Wend’ab deinen Zorn, du même compositeur, se rapproche de Schütz, et plus particulièrement des Musikalische Exequien (1635). C’est frappant dans le superbe duo de ténor (« Denn so du wolltest nach Verdienste strafen »). Plus les compositions avancent dans le XVIIe siècle, plus elles abandonnent l’utilisation du cantus firmus et des chœurs homophones (les trois partitions de Tunder, celle de Kuhnau) pour évoluer vers un style concertant, comme en témoignent les premières mesures de Herr, die Wasserströme, simulant le déchaînement des flots.
On connaît les affinités de Philippe Herreweghe avec ce répertoire dont il est un des très grands interprètes. A la tête d’un Collegium Vocale remarquable d’homogénéité, attentif à répondre aux moindres inflexions des partitions, il livre des interprétations d’une poignante ferveur, qui culminent dans la cantate de Nicolaus Bruhns, Ich liege und Schlafe, dont le superbe et douloureux chœur introductif dit à lui seul toute la qualité. L’ensemble vocal est secondé par un petit orchestre qui ne lui cède en rien quant à l’élan et à la richesse des couleurs (le consort de basses de violes de « Wend’ ab deinen Zorn »). Les ténors exceptés, les interventions solistes sont malheureusement en-deçà du reste : alto nasillard et assez désagréable, soprano inaudible dans le bas-médium et parfois instable, basse dépassée par les passages graves. Ces quelques défauts, dans des pièces qui n’appellent heureusement pas de grandes voix, n’entament en rien les qualités de ce disque d’une haute spiritualité.


Sébastien Gaudelus
( Mis en ligne le 28/06/2001 )
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