L'actualité du livre Vendredi 19 avril 2024
  
 
     
Musique Classique &Opéra  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un compositeur/interprète
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Musique Classique &Opéra  ->  Musique sacrée  
  
Requiem
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Iride Martinez( soprano )
Monica Groop( alto )
Steve Davislim( ténor )
Kwangchul Youn( basse )
 Chorus Musicus Köln( choeur )
 Das Neue Orchester
Christoph Spering( direction )

Opus 111 / Naïve 2001   
Sélection Paru.com 2001
TT :  73 mn.
OP 30307
1ère en mondiale
1 CD

+ fragments autographes (Sequentia, Offertorium, Amen)

Enregistrement (studio) : mai 2001. Stéréo DDD. Prise de son naturelle et équilibrée, orchestre mis en valeur sans ostentation.
Notice (allemand, français, anglais) détaillée et intéressante. Entretien avec Christoph Spering. Texte chanté traduit en allemand, français, anglais.

Imprimer


La version du Requiem de Mozart complétée, à la mort du compositeur, par son élève Franz Xaver Süssmayr et dûment cautionnée par Constance fait autorité depuis deux siècles. Génétiquement problématique, l'oeuvre a bien titillé quelques défricheurs de partition et on relève ça et là, dans une discographie pléthorique (plus de 100 références disponibles !), quelques interprétations sur instruments anciens, bousculant les tempi et décapant la palette orchestrale, ainsi que des versions alternatives - restées sans suite - signées Robert Levin, H.C. Robbins Landon ou Franz Beyer. Pourtant, nul n'a jamais eu l'idée que vient d'avoir le très inventif Christoph Spering : jouer les fragments autographes de l'oeuvre, tels que Wolfie les a laissés lorsque la mort est venue lui ôter la plume des mains.

Ce disque présente donc, dans un premier temps, la version Mozart/Süssmayr, puis vingt-cinq minutes de fragments inachevés comprenant la Sequentia, l'Offertorium et l'Amen de la Communio. Du Requiem "complet", on retiendra le bel équilibre du plateau vocal, qui culmine dans un Recordare aussi enivrant qu'un finale d'opéra, la sonorité fruitée du Neue Orchester, jamais mise en avant comme une fin en soi mais admirablement homogène avec les voix, et un étonnant exercice de ralentissement dans le Kyrie, tempo plus adapté, selon Spering, à un début de Messe des morts. A défaut de convaincre pleinement, cette approche revisite intelligemment nos habitudes d'écoute et donne à l'accélération du Lux Aeterna final, promesse exaltée de rédemption, toute sa signification.

Les fragments recèlent tout autant de merveilles. A partir des quatre parties de choeur, de la basse chiffrée et de quelques motifs dévolus aux premiers violons ou aux vents, Spering donne à entendre l'oeuvre dans sa nudité originelle, voire dans son austérité. Comment ne pas être saisi par ce Lacrimosa chanté presque a cappella et interrompu au bout de huit mesures ? Terrifié par les accents implacables d'un Dies Irae où le choeur, porté par les seuls violons, semble animé d'une rage froide ? Bien sûr, tel n'est pas l'état d'achèvement voulu par Mozart ; mais on est ici confronté au plus bouleversant des work in progress, parce qu'on ne peut s'empêcher d'y voir la quintessence du discours mozartien. Et, en se livrant à cet exercice qui est tout sauf purement cérébral, Christoph Spering rend également hommage à l'instinct, à la délicatesse et à l'humilité de Süssmayr. Une raison qui suffit à elle seule pour ajouter un nouvel enregistrement au rayon "Mozart" de votre discothèque.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 27/11/2001 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd