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Le Carrousel de Monseigneur
Jean-Baptiste Lully (1632-1687)
Julie Hassler( soprano )
Raphaële Kennedy( soprano )
Françoise Masset( soprano )
Renaud Tripathi( ténor )
Jean-Louis Georgel( baryton )
Philippe Roche( basse )
 Simphonie du Marais
Hugo Reyne( direction )

Accord / Universal 2001   
TT :  45 mn.
461 811-2
1 CD

Le Carrousel de Monseigneur (LWV 72)
Les Plaisirs de l’île enchantée, Première journée (LWV 22)
La Grotte de Versailles (LWV 39)


Enregistrement (concert) : 6-7 décembre 2000. Stéréo DDD. Prise de son confuse et lointaine
Notice :notice en français et en anglais, livret en français seul

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Après deux volumes globalement décevants, Hugo Reyne poursuit ici son exploration du répertoire profane du grand Baptiste. Voici des pièces de moindre ampleur que le Ballet royal de Flore, mais tout aussi intéressantes. Les airs de trompettes, timbales et hautbois ont été donnés pour le carrousel de Monseigneur le Dauphin en 1686. Ce sont les seules pièces de musique équestre composées par Lully que nous ayons conservées. De la musique écrite pour les somptueuses Fêtes des plaisirs de l’île enchantée (1664), nous entendons les quatre airs, assez courts, qui furent interprétés le premier jour : ouverture, entrée des saisons, entrée des heures et signes du zodiaque, arrivée du dieu Pan. La pièce principale est constituée par la Grotte de Versailles, églogue en musique composée en 1668, première collaboration entre Quinault et Lully. Rompant avec la discontinuité caractéristique du ballet de cours, cette oeuvre, proche du prologue d’opéra (ce qu’elle deviendra d’ailleurs parfois au XVIIIe siècle) par son panégyrique du roi-soleil, porte déjà en germe les caractéristiques majeures de la future tragédie lyrique (Cadmus et Hermione ne verra le jour qu’en 1673) : unité d’action et de lieu, variété des climats (pastoral, plaintif), prééminence du récitatif, participation active du choeur.

Comme dans les précédents volumes, la direction de Hugo Reyne déçoit par son manque d’ampleur et sa sécheresse. Malgré des qualités certaines d’homogénéité, l’effectif instrumental manque singulièrement d’étoffe. A ce titre, il n’est d’ailleurs pas judicieux de rappeler dans la notice même à quel point l’orchestre dont disposait Lully était somptueux (pas moins de trente-quatre violons) quand la Simphonie du Marais n’en aligne que neuf, qui font ici pâle figure. Et, dans cette musique, un groupe de solistes ne remplacera jamais un grand choeur. Cela dit, le Carrousel ne manque ni d’éclat, ni de panache. Dans la Grotte de Versailles, les morceaux s’enchaînent agréablement, même si la direction échoue à imprimer à cette succession de saynètes un véritable élan dramatique et une unité de ton. Hugo Reyne se montre ici par trop lénifiant. De la correcte équipe de solistes rassemblée par le chef se détachent quelques individualités, notamment Julie Hassler dans une superbe plainte d’Iris avec ornements adéquats, et Françoise Masset dans un curieux air avec écho. Enfin, il n’est pas sûr que la prononciation restituée, d’ailleurs diversement assumée par les chanteurs, facilite la compréhension du texte, malgré le caractère exotique qu’elle donne à l’enregistrement. On espère plus de théâtralité dans le Bourgeois gentilhomme annoncé par les mêmes interprètes. On reste cependant indulgent devant cette louable entreprise d’exhumation des oeuvres de Lully. Mais qui saura redonner vie un jour aix chefs-d’oeuvre que sont Thésée, Isis, Psyché et autre Amadis ?


Sébastien Gaudelus
( Mis en ligne le 20/12/2001 )
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