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Ariane à Naxos
Richard Strauss (1864-1949)
Deborah Voigt( soprano )
Anne Sofie Von Otter( mezzo-soprano )
Natalie Dessay( soprano )
Ben Heppner( ténor )
Albert Dohmen( baryton-basse )
 Orchestre de la Staatskapelle de Dresde
Giuseppe Sinopoli( direction )

Deutsche Grammophon / Universal 2001    38.47 € - 251.98 ffr.
10 de Répertoire 2001
Sélection Paru.com 2001
TT :  122 mn.
471 323 2
2 CD

Enregistrement (studio) : septembre-décembre 2000. Stéréo DDD. Prise de son un peu lointaine et réverbérée.
Notice (anglais, français, allemand) très complète et détaillée (essai de Bernard Banoun). Livret trilingue.

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Baguette souvent inégale dans le répertoire symphonique, Giuseppe Sinopoli, disparu en avril 2001, restera avant tout comme un chef d'opéra (et, plus particulièrement, comme un straussien) de première envergure. Cette Ariane à Naxos renoue avec les réussites magistrales de Salomé et Elektra qu'il avait enregistrées pour Deutsche Grammophon.

L'esthétique en est pourtant radicalement opposée. L'orchestre aux dimensions dantesques, véhicule d'un expressionnisme sauvage, a laissé place à une formation quasi chambriste, idéalement adaptée à l'esprit néo-classique qui marque ce sixième opus de Strauss. Le livret, signé Hugo von Hofmannsthal, développe une mise en abyme (comme, vingt-six ans plus tard, Capriccio) autour de "l'opéra dans l'opéra". Un riche mécène convie dans une même soirée une troupe d'opéra et une troupe de commedia dell'arte en leur demandant de jouer simultanément l'opéra mythologique d'une jeune compositeur et un épilogue comique. La rencontre entre ces deux univers illustre la tension vécue par chaque homme entre la gravité et l'insouciance, le recueillement et la fête, Apollon et Dionysos.

On l’aura compris, Ariane à Naxos appartient aux « conversations en musique » qui, du Chevalier à la Rose à Capriccio en passant par Intermezzo et Arabella ont fait la gloire de Strauss. Autant dire que la moindre approximation chez les chanteurs peut être fatale. C’est donc devant l’exceptionnelle qualité du plateau vocal réuni par Sinopoli qu’il convient d’abord de s’incliner : Deborah Voigt campe une Primadonna/Ariane d’une séduction absolue, Natalie Dessay une Zerbinetta non seulement virtuose mais aussi d’une profondeur inaccoutumée, Anne Sofie Von Otter trouve des accents presque naïfs pour dire tout le dilemme vécu par le compositeur et Ben Heppner confirme qu’il compte parmi les grands ténors de sa génération (son duo avec Ariane est le sommet de cet enregistrement).

A cette fête des voix répond un enchantement orchestral permanent. Sinopoli porte à son plus haut degré de subtilité et d'expressivité la Staatskapelle de Dresde, rompue de longue date à la rhétorique straussienne (elle créa la majorité des opéras du compositeur). Le chatoiement des cordes, la fluidité et la transparence de la texture orchestrale consacrent l’alchimie du verbe et de la musique – et le génie d’un chef qui trouve dans cette gravure-testament son expression la plus accomplie.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 02/10/2001 )
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