L'actualité du livre Jeudi 25 avril 2024
  
 
     
Musique Classique &Opéra  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un compositeur/interprète
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Musique Classique &Opéra  ->  Musique vocale  
  
Cantates et duos italiens
Georg-Friedrich Haendel (1685-1759)
 Ensemble Les Paladins( ensemble de chambre )
Sandrine Piau( soprano )
Jérôme Correas( baryton-basse )
Emmanuelle Haïm( clavecin )
Marion Middenway( violoncelle )

Arion / Night and Day 2001   
TT :  59 mn.
ARN 68505
1 CD

Che vai pensando
Quando in calma ride il mare
Nell' africane seleve
La Lucrezia
Giù nei tartarei regni
Dalla guerra amorosa
Tacete ohime


Enregistrement : décembre 1999. Stéréo DDD. Prise de son nette mais un peu plate.
Notice bilingue (français, anglais). Traduction des textes chantés.

Imprimer


Le "Caro Sassone" avait à peine vingt ans lorsqu’il arriva en Italie pour un séjour qui devait durer plusieurs années. Il y apprit énormément, s’imprégna de nombreuses influences au point de les faire siennes et de s’en servir toute sa vie – Haendel est, de ce point de vue, le plus beau cas d’autophagie de toute l’histoire de la musique. Le présent CD nous propose un fort bon choix d’œuvres vocales "de chambre" datant de cette période. Toujours séduisantes, plus d’une fois superbes, elles sont d’une simplicité trompeuse, et d’une grande diversité que l’on ne retrouve guère, hélas, dans l’interprétation des Paladins.

L’ensemble paraît assez fâcheusement terne et surtout monochrome. Sans doute la faute en revient-elle à une interprétation vocale certes fort propre techniquement, mais qui – surtout chez le baryton-basse – semble trop préoccupée de venir à bout des difficultés techniques pour s’engager réellement et songer à rendre la passion dont ces airs sont chargés. Méthode redoutablement niveleuse, qui écrase les contrastes dont pourtant cette musique foisonne. C’est frappant à l’écoute de la Lucrezia, le plus bel ensemble du lot. Janet Baker en donna, il y a trente ans, une version guère soucieuse d’authenticité historique mais d’une vigueur et d’une passion exceptionnelles. Rien de tel ici : toutes les ruptures de ton donnent l’impression d’être délibérément gommées au profit d’un "bien chanté" un peu passe-partout, agréable mais sans grand relief (comme la diction italienne...).

La brièveté de chaque aria – aucune ne faisant plus de trois minutes, à une exception près – accentue une pesante sensation de fragmentation figée que l’on éprouve une heure durant : plus ça change, plus c’est la même chose. Si l’on ajoute que l’accompagnement musical a le dépouillement tenace des minimums syndicaux, on ne regrettera donc pas que le minutage soit, selon les normes actuelles, un peu chiche.... Entendons-nous bien, ce CD n’est pas mauvais : il laisse indifférent, ce qui est pire. Je suis tenté d’y voir, peut-être à tort (j’ai un mauvais fond), un exemple parmi d’autres de la "révolution des baroqueux" dans sa phase ultime : aux enthousiasmes, et parfois aux errements, des débuts, succède aujourd’hui, victoire acquise, le temps des lieux communs, des formules et des procédés. On ne cherche plus, on gère – de manière certes plus réfléchie, et sans doute plus exacte, qu’autrefois. Contrairement à d’autres, cette révolution-là n’a pas mal fini et ses acquis me paraissent définitifs. Mais peut-être son triomphe même est-il son Thermidor.



Baptiste Ajamet
( Mis en ligne le 22/06/2001 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd