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Le Chant de la Terre
Gustav Mahler (1860-1911)
Violetta Urmana( mezzo-soprano )
Michael Schade( ténor )
 Orchestre philharmonique de Vienne
Pierre Boulez( direction )

Deutsche Grammophon / Universal 2001   
Sélection Paru.com 2001
ffff Télérama 2001
Choc du Monde de la Musique 2001
Diapason d'or 2001
TT :  60 mn.
469 526 2
1 CD

Enregistrement (studio) : octobre 1999. Stéréo DDD. Excellente prise de son, très détaillée, mais sans effets de "zoom" artificiels.
Notice (anglais, allemand, français) très intéressante sur l’œuvre et sa conception. Rien en revanche sur les interprètes. Les poèmes sont traduits en français et en anglais.



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Pierre Boulez semble s’acheminer vers une intégrale des symphonies de Mahler – la 3e est prévue d’ici peu, seule manque encore la 8e – à la tête de diverses phalanges. Avec le Philharmonique de Vienne ont déjà été gravées la 5e et la 6e. Parler de " tradition mahlerienne " pour cet orchestre est presque un pléonasme : avant Bruno Walter et, bien plus tard, Leonard Bernstein, c’est le compositeur lui-même qui en a occupé le pupitre (de 1898 à 1901). Le Chant de la Terre prend naturellement place dans cette intégrale, puisque Mahler considérait cette œuvre comme une symphonie et non comme un cycle de lieder. Il se distingue toutefois des symphonies " à numéro " par une orchestration plus diaphane, plus aérée, un discours musical traité en une sorte de développement continu. Le langage s’éloigne peu à peu de la tonalité par une utilisation extrême du chromatisme, caractéristique de ce " saut dans l’inconnu " qu’est la dernière période créatrice de Mahler.

C’est justement cette limpidité de l’orchestration, cet agencement subtil des timbres sonnant parfois comme de la musique de chambre, qu’il est difficile de rendre. Le choix des tempi, de la texture de la masse orchestrale, est ici plus qu’ailleurs déterminant. Pierre Boulez opte pour une lecture au premier degré : rubato à peine esquissé, netteté du contrepoint, franchise des attaques qui ne bouscule cependant pas la pulsation. Tout effet de " noirceur lascive " est volontairement écarté par l’objectivité de l’interprétation. L’œuvre apparaît sous un nouveau jour, regardant plus vers la Seconde Ecole de Vienne que vers le postromantisme. Il suffit d’écouter Violetta Urmana dans le quatrième lied (" De la Beauté ") : l’élocution pointue, les écarts harmoniques, évoqueraient presque le sprechgesang de Schoenberg. Dans " l’Adieu " final, elle fait preuve d’une vocalita sans failles, au milieu des balancements séraphiques du célesta et de la harpe. Son partenaire Michael Schade est tout aussi admirable, qui allie une technique de mozartien à une puissance de wagnérien.

Les hasards du marché du disque font que la même firme sort, au même moment, en collection économique (" The Originals "), la magnifique version d’Eugen Jochum (avec Nan Merrimann et Ernst Haefliger, Concertgebouw d'Amsterdam). Mais la lecture de Pierre Boulez s’impose comme la référence moderne, avec Haitink (Baker, King, Philips)… et l’inattendu Sinopoli, qui a peut-être livré avec son Chant de 1997 (Vermillion, Lewis, DG) son disque-testament. Pour les incunables, on écoutera Bruno Walter (Kathleen Ferrier, Julius Patzak, Decca) et Otto Klemperer (Christa Ludwig, Fritz Wunderlich, EMI).


Maxime Kapriélian
( Mis en ligne le 11/05/2001 )
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