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Fairest Isle
John Dowland (1563-1626)
Thomas Campion (1567-1620)
Thomas Morley (1557-1602)
William Byrd (1543-1623)
John Jenkins (1592-1678)
Henry Purcell (1659-1695)
Barbara Bonney( soprano )
Jacob Heringman( luth )
 Quatuor Phantasm( quatuor de violes )
 Academy of Ancient Music
Andrew Manze( violon )
Christopher Hogwood( direction )

Decca / Universal 2001   
Sélection Paru.com 2001
Recommandé par Classica 2001
Diapason d'or 2001
TT :  62 mn.
466 132
1 CD

Dowland
"Come again : sweet love doth now invite", "If my complaints could passions move", "Away with thes self loving lads", "Flow my tears"

+ Campion
"Never weather-beaten Saile", "The Sypres Curten of the Night"

+ Morley
"It was a lover and his lasse"

+ Byrd
"O Lord, how vain are all our frail delights", "Though Amaryllis dance in the gree"

+ Jenkins
Fantasy n°9 pour quatuor de violes

+ Purcell
"If music be the food of love", "She loves, and she confesses too", Airs de Dido and Aenas, Abdelazer, King Arthur, The Fairy Queen

Enregistrement (studio) : octobre 1998. Stéréo DDD. Excellente captation, très fine et très détaillée.
Notice (anglais, français, allemand) informative mais trop courte. Tous les textes chantés sont traduits en allemand et en français.

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Après un voyage dans la Scandinavie du tournant du siècle (Diamonds in the snow, mélodies de Alfven, Sibelius, Grieg, Sjober), puis un autre dans l’Amérique de 1900 à 1960 (Sallie Chisum remembers Billy The Kid, mélodies de Barber, Copland, Argento et Prévin) Barbara Bonney nous convie, pour ce nouveau récital chez Decca, à partir dans l’Angleterre d’Elizabeth Ière et des Stuart.

La première escale est John Dowland, dont la vie nous est presque totalement inconnue : on sait qu’il fut au service de l’ambassadeur d’Angleterre à Paris de 1580 à 1584, où il se familiarisa avec les airs de cour pour voix et luth qui influencèrent considérablement son style. Il ne revint en Angleterre qu’en 1612, après avoir travaillé en Allemagne, fait plusieurs séjours en Italie et découvert les maîtres du madrigal.

Accompagnée par le luthiste Jacob Heringman, Barbara Bonney nous offre quatre lute song, véritables petits bijoux, dont le célèbre "Flow my tears". La voix est fine, claire, presque fragile, et laisse de par sa clarté toute la primauté au texte, prononcé à la manière élisabéthaine, avec force "r" roulés. L’accompagnement ténu du luth semble en arrière-plan, ce qui correspond bien à cette musique qui doit s’effacer devant la poésie. On retrouve ici les mêmes préoccupations d’Alfred Deller en son temps, mais évidemment avec une meilleure connaissance du style et, surtout, une couleur et une technique vocales bien supérieures.

Les escales suivantes sont consacrées à Thomas Campion et Thomas Morley, deux compositeurs de lute song dans l’esprit de Dowland, mais en accentuant la présence vocale. L’écriture y est plus élaborée, plus technique, plus complexe. Bonney s’y montre incomparable, abordant chaque mot avec une intelligence du texte rare.

Changement de paysage : nous passons à la consort song, pièce pour chant et quatuor de violes où excellait William Byrd. Ce sont à l’origine des musiques de scène. La structure est plus linéaire, moins rythmique. A l’instar des pièces précédentes, l’attention portée au texte est toujours aussi soutenue, sans pour autant affecter la beauté de la ligne mélodique. L’accompagnement, loin d’être une musique de fond, sait souligner et commenter la partie chantée sans prendre le dessus. Une Fantasy pour quatuor de violes de John Jenkins vient ponctuer ce récital d’une touche purement instrumentale dans une œuvre très contrapuntique où l’on reconnaît, cité en incipit, le début du Chant des Oyseaux de Janequin.

Enfin, le voyage s’achève avec Henry Purcell, soit près d’un siècle plus tard – de l’ère élizabéthaine à la Restauration des Stuart. L’opéra a fait son apparition, l’air avec orchestre et continuo en basse obstinée est un genre alors en vogue. L’Academy of Ancient Music dirigée par Christopher Hogwood est un écrin de choix à la voix perlée et argentée de la soprano. L’opéra baroque n’a semble-t-il aucun secret pour elle. Dans ces pièces où la vocalita est primordiale, chaque son filé, chaque note aiguë atteint un niveau de détail et de précision inoui. Le récital se termine par la célèbre lamentation de Didon "When I am laid in earth" et... cette apothéose constitue aussi notre seule réserve. Car, aussi splendide soit-elle, la voix de Barbara Bonney rester une voix de soprano et peine parfois à faire sonner les notes graves qui composent le récitatif initial (Didon est, à l’origine, un rôle de mezzo). La suite est bien sûr émouvante, déchirante même sur les "Remember me". Bref, on en redemande.

Sur les récitals consacrés à cette période de la musique anglaise, les références sont nombreuses : chez Vanguard, Alfred Deller, premier counter-tenor du XXe siècle (même si l’interprétation baroque a considérablement évolué); Byrd par l’ensemble Orlando Gibbons et Gérard Lesne (Virgin Classics) ; Dowland par Paul Agnew et Christopher Wilson (Metronome) et Jenkins par Hesperion XX et Jordi Savall (Astrée). Mais, dans le format "anthologie", cet enregistrement a des chances de rester insurpassé pendant longtemps.


Maxime Kapriélian
( Mis en ligne le 22/03/2001 )
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