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Des coffrets pour Noël !
Les Sept Symphonies
Jean Sibelius (1865-1957)
Concertos
Antonio Vivaldi (1678-1741)
L'Estro Armonico, op. 3, et autres concertos
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Intégrale chronologique de l'oeuvre pour piano seul
Frédéric Chopin (1810-1849)
Oeuvres pour piano
Frédéric Chopin (1810-1849)
Intégrale de la musique pour orchestre
Edvard Grieg (1843-1907)
Intégrale de l'oeuvre pour quatuor à cordes
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Musique de chambre
Charles Koechlin (1867-1950)
Ballets et oeuvres pour orchestre
Igor Stravinsky (1882-1971)
Norma, I Puritani, La Sonnambula, Beatrice di Tenda
Vincenzo Bellini (1801-1835)
Les Quatre Symphonies
Franz Schmidt (1874-1939)
Airs de Verdi pour ténor
Giuseppe Verdi (1813-1901)



COFFRET

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Entre Placido Domingo et Verdi, c'est une histoire d'amour qui dure et n'a presque jamais connu d'éclipse. En plus de quarante ans de fréquentation, le ténor a endossé tous les grands rôles verdiens et fréquenté jusqu'aux rares opéras de jeunesse. C'est un panorama de cette carrière d'exception que nous proposent ces 4 CD somptueusement présentés (accompagnés d'une belle iconographie et d'un livret comprenant la traduction de l'ensemble des textes chantés). S'échelonnant de 1968 à 2001, les prestations du ténor affichent une admirable cohérence et la voix, étonnamment préservée, une vaillance inentamée. Un grand coffret pour achever en beauté l'année Verdi.

L'autre objet discographique à ne pas manquer est une très pointue édition Maurizio Pollini. En 13 CD, en soliste ou en concertiste, c'est tout l'art du pianiste italien qui est ici honoré - mais aussi toute son audace. Car, à côté des grands classiques et romantiques (de Mozart à Liszt), un tiers du programme est consacré aux compositeurs du XXe siècle révérés par Pollini : Debussy, Bartok, Stravinski, la Seconde Ecole de Vienne, Boulez, Nono et Manzoni. Un portrait exigeant, donc, complété par deux gravures inédites : le Premier Concerto de Chopin interprété en finale du Concours Chopin 1960 (Pollini à 18 ans) et le Concerto de Schumann avec Karajan en 1974.

Dans un registre plus connu, voici revenir l'intégrale des Concertos pour piano de Mozart par le Hongrois Géza Anda. Une intégrale longtemps éclipsée par celles de Barenboim (EMI) et Perahia (Sony), mais dont l’optique intimiste se défend parfaitement. Si la Camerata Academica du Mozarteum de Salzbourg manque parfois de mordant, ses sonorités chambristes portent chaque mouvement lent à des sommets d’intensité. Anda est décidément un grand mozartien.

Plus originale, l’intégrale de la musique pour orchestre d’Edvard Grieg regroupe les « tubes » que sont Peer Gynt et le Concerto pour piano avec des raretés comme la Symphonie, la cantate Landkjenning ou l’opéra de chambre Olav Trygvason. Neeme Järvi est ici en terrain familier, tout comme le cristallin orchestre de Göteborg et les solistes, la pianiste Lilya Zilberstein et la soprano Barbara Bonney en tête. Une somme imbattable.

En collection Archiv, retour des Concertos de Vivaldi , une anthologie signée de l’English Concert emmené par Trevor Pinnock à la fin des années 80. Certes, on est encore loin du dynamitage de la tradition interprétative vivaldienne par les Giardino Armonico ou l’Europa Galante mais, s’ils manquent de folie, ces concertos variés (L’Estro armonico, concertos pour flûte op.10, concertos pour hautbois, mandoline, flûte ou basson) séduisent par leur clarté, leur articulation et leur alacrité. Un coffret solide, en tous point recommandable.

Chez Decca, on conseillera prioritairement le coffret Stravinsky dans la réalisation historique d’Ernest Ansermet. Ballets, œuvres vocales, symphonies, concertos (sauf le concerto pour violon), piécettes diverses : tous ces enregistrements – de 1955 à 1964 – sont à connaître, même si la prise de son et l’orchestre sont parfois un peu rudimentaires. Mais quel entrain, quelle classe, quel sens du phrasé, aussi ! Les symphonies, Mavra, l’Histoire du soldat et, bien sûr, les trois grands ballets, constituent des incontournables de la discographie stravinskienne.

Les amateurs de bel canto se réjouiront du coffret Bellini regroupant, c’est une première, Norma, Les Puritains, La Somnambule et Beatrice di Tenda, mettant en vedette « la » bellinienne absolue de l’écurie Decca des années 60 : Joan Sutherland. Une anthologie d’une qualité exceptionnelle, par la présence vocale de la « Stupenda », sa maîtrise technique et l’excellence de ses partenaires dans chaque distribution (Ezio Flagello, Luciano Pavarotti, Fernando Corena, Marilyn Horne, sans oublier Richard Bonynge à la baguette). A saisir, même si les livrets brillent par leur absence…

Petite déception dans les mises en boîte Philips, dont une seule retient vraiment l’attention : les Chopin de Claudio Arrau. Un Chopin hiératique, pénétrant, qui transforme la plus familière des valses en exercice de métaphysique. Cette approche hautaine fonctionne à plein dans les Préludes op.28, les Ballades et les Nocturnes, un peu moins dans les Scherzi, les Impromptus et les deux concertos (avec Inbal). A connaître absolument, quoi qu’il en soit.

Fidèle à son image de label défricheur, Accord met à l’honneur des répertoires assez peu courus. La musique de chambre de Charles Koechlin réunit une pléiade de solistes autour du pianiste Christoph Keller, qui donne du recueil L’Ancienne Maison de campagne, synthèse entre l’impressionnisme et Messiaen, une lecture émouvante de simplicité. Mais ce sont surtout la dramatique Sonate pour violon et alto, d’une ampleur quasi orchestrale, et les Paysages et marines pour sept instruments qui donnent à ce coffret toute sa valeur, en dépit de compléments anecdotiques.

Plus connue mais somme toute rarement jouée, l’œuvre pour quatuor à cordes de Mendelssohn trouve, avec le quatuor Artis, les dignes successeurs des Melos (DG, 1987, indisponible). Beauté du son, équilibre parfait, juste ce qu’il faut de subjectivité pour ne pas passer à côté d’une œuvre aussi vibrante que l’opus 80 : cette intégrale pleinement satisfaisante ne souffre que d’un léger manque de folie – cette folie qui fait tout le prix des gravures du quatuor Talich (Calliope). Mais, si joliment emboîté, si intelligemment présenté et à si petit prix, l’hésitation n’est pas permise.

Du côté d’EMI, la moisson ne rapporte qu’une seule véritable originalité : une vaste anthologie orchestrale de Sibelius par Paavo Berglund (et les phalanges d’Helsinki et Bournemouth) où figurent les sept symphonies et la plupart des poèmes. Un Sibelius « terraqué », profondément panthéiste, où les éléments se heurtent et se déchaînent sans jamais se fondre. Pas forcément recommandé pour une initiation (en outre, le Concerto pour violon est manquant), mais les amateurs de sensations fortes y trouveront leur compte.

Pour ceux que le Vivaldi de l’English Concert (voir plus haut) laisseraient de glace, Opus 111 a regroupé 4 CD aux vertus euphorisantes reconnues. Il faut dire que Biondi et son Europa Galante font preuve d’une furia et d’un sens du théâtre qui transforment les archi-rebattues Quatre Saisons en festival pyrotechnique, les poignantes Sonates de Dresde en « passions » miniatures et les divers concertos pour cordes en palpitantes et jubilatoires explorations sonores. Avec, ce qui ne gâte rien, le supplément d’âme qui donne à comprendre autant qu’à entendre…

Les esprits aventureux découvriront avec plaisir une intégrale des Symphonies de Franz Schmidt (label GZ, chez CD Diffusion) par un chef manifestement très familier avec ce répertoire : Ludovit Rajter. Caractérisées par une opulence portant la marque de Strauss, Mahler et Bruckner, ces impressionnantes cathédrales sonores abritent d’étranges expériences : un mouvement unique de cinquante minutes (Symphonie n°4), un Finale lento (Symphonie n°3) ou une symphonie sans mouvement lent avec thème varié médian développé sur vingt minutes (Symphonie n°2). Dommage que la prise de son ne rende pas justice à la science de coloriste du compositeur de Notre-Dame

Saluons pour finir la très belle réalisation du (trop ?) discret pianiste Abdel Rahman El Bacha, dont Forlane vient de regrouper en 12 CD l’intégrale Chopin . Originalité de cette entreprise : le classement des œuvres non pas en cycles mais par ordre chronologique. Ainsi, El Bacha, non content d'interpréter Chopin, s’en fait aussi le compagnon de route, le greffier inspiré. C’est dire si cette biographie musicale repose sur les contrastes d’humeur, les oppositions entre états d’âme gommées d’ordinaire par le regroupement thématique des oeuvres. Les volumes 7 et 8 correspondant au dramatique séjour à Majorque forment la clé de voûte de ce parcours unique en son genre, à découvrir sans tarder - et pourquoi pas live, lors des 16 concerts-marathon que donnera le pianiste à Nantes au mois de mars ?



Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 14/12/2001 )
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