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Il Trovatore
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Salvatore Licitra( ténor )
Barbara Frittoli( soprano )
Leo Nucci( baryton )
Violetta Urmana( mezzo-soprano )
Giorgo Giuseppini( basse )
 Orchestre de la Scala de Milan
 Choeur de la Scala de Milan( choeur )
Riccardo Muti( direction )

Sony Classical / Sony 2002   
TT :  127 mn.
SK 89533
2 CD

Enregistrement (live) : décembre 2000. Stéréo DDD. Prise de son un peu trop globale et nombreux bruits de scène.
Notice (anglais allemand français italien) à la limite du risible. Livret en traduction trilingue.


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« C’est la première fois en vingt-deux ans qu’on donne Trovatore à la Scala. Je compte sur toi. » C’est sur cette phrase que Riccardo Muti engageait le jeune ténor Salvatore Licitra dans le rôle de Manrico pour l’ouverture de la saison 2000/2001. Pas pour n’importe quel Trovatore, de surcroît, mais pour celui revu et corrigé d’après le manuscrit original de Verdi, loin des maniérismes hérités de cent-cinquante ans de tradition lyrique. En quoi consiste cette nouvelle édition ? Les changements sont subtils et se situent surtout sur les dynamiques, beaucoup plus accentuées, et qui font ainsi ressortir bien plus de détails de l’orchestration de la « grosse guitare » et rendent cette dernière plus légère. Mais la révolution de cette édition est la disparition du célébrissime contre-ut de la caballetta « Di quella pirra ». Verdi ne l’avait jamais écrit mais la tradition a la dent dure. De son vivant, le compositeur lui-même disait, dépité : « S’ils veulent ajouter un ut, qu’au moins ce soit un bon ut ! »

Riccardo Muti est un fin connaisseur de ce répertoire. L’orchestre de la Scala n’est pas la meilleure phalange qui soit - les cordes notamment manquent d’homogénéité - mais navigue avec aisance dans l'esthétique verdienne. Les cuivres ne sont jamais tonitruants, les percussions présentes sans être assourdissantes, les chœurs savent faire des fortissimi sans brailler... A aucun moment la musique ne menace de se transformer en rengaine de mauvais goût. Riccardo Muti joue bien davantage que nombre de ses confrères sur les oppositions de masses et sur la clarté de l’instrumentation, offrant ainsi aux chanteurs un accompagnement idéal. Et quels chanteurs ! Barbara Frittoli – qui n’avait qu’un second rôle dans l’intégrale ratée de Zubin Mehta avec Pavarotti (Decca)- nous offre comme à son habitude le meilleur d’elle-même. Leo Nucci – présent dans le même rôle dans cette même intégrale ratée - est un immense baryton verdien qui a gravé des versions de référence de Rigoletto ou Macbeth (toutes deux avec Riccardo Chailly, Decca). Il commence à avoir un aigu un peu raide – mais on lui pardonnera volontiers vu ses soixante ans et son style impeccable, toujours chanté, jamais hurlé, même dans les passages les plus dramatiques. La prestation de Violetta Urmana n’attire elle aussi que des compliments, le rôle d’Azucena étant particulièrement tendu. Mais, pour une réussite totale, il aurait fallu un ténor du même niveau. Salvatore Licitra a été présenté comme un digne successeur de Domingo, Alagna et consorts. Renata Tebaldi ne tarit pas d’éloges sur lui. Muti lui a supprimé son contre-ut, autant dire qu’il a bien fait, ce jeune prodige perd tout contrôle d’émission au-delà du sol. La voix n’est en elle-même pas désagréable, mais l’aigu est engorgé, forcé, voire détimbré. Encore un bellâtre hurlant.

Sans ce défaut de taille, cette intégrale aurait pu devenir une nouvelle référence contemporaine. Les versions les plus récentes ne brillent pas par leurs qualités : celle de Giulini (Académie Sainte-Cécile, DG) malgré le vaillant Placido Domingo, souffre de deux contre-emplois : Rosalind Plowright et Brigitte Fassbaender. L’intégrale de Zubin Mehta (Mai musical florentin, Decca) est un échec total - battue routinière, Pavarotti à bout de souffle et une Leonora inconsistante (Antonella Banaudi). Sa précédente version (Ambrosian Singers, New Philharmonia, Domingo, Price, Millnes et Cossotto, RCA) est en revanche un des fleurons de la discographie, au même titre que les deux versions Karajan chez EMI (Chœur et orchestre de la Scala, Callas, Di Stefano, Barbieri, Panerai ; Chœur de l’opéra de Berlin, Philharmonique de Berlin, Price, Bonisolli, Obrasztova, Capuccilli) ou celle d’Alberto Erede (Chœur et orchestre du Grand Théâtre de Genève, Tebaldi, Del Monaco, Savarese, Simionato).


Maxime Kapriélian
( Mis en ligne le 11/02/2002 )
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