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Maigret, la collection
avec  Divers, Bruno Cremer
One plus One 2005 /  25  € - 163.75 ffr.
Durée film 90 mn.
Classification : Tous publics

La collection Maigret se vend par volume, par coffret de 10 DVD et même en collection complète de 21 DVD !

Version : DVD 9 Zone 2 PAL
Format image : Format écran 16/9 compatible 4/3
Format vidéo : 1.66
Format audio : Français, Stéréo dolby Surround
Sous-titres : Anglais

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« On le vit descendre l’escalier tout seul, le dos lourd, et il s’arrêta sur le premier palier pour allumer lentement la pipe qu’il venait de bourrer »(1). Faussement bourru, finalement attachant et discrètement sensible, le commissaire Jules Maigret ne parle pas beaucoup, seulement quand c’est nécessaire. Ce personnage de roman policier, aujourd’hui célèbre à l’échelle internationale, a été créé par Simenon en 1929. Dès la sortie, en 1931, du premier roman mettant en scène ses enquêtes, Maigret a intéressé le cinéma. La première adaptation à l’écran ne se fait pas attendre puisque c’est en 1932 que Julien Duvivier réalise La tête d’un homme, adaptation du roman éponyme. Par la suite, Maigret a été maintes fois mis en scène au cinéma, et notamment par de grands réalisateurs tels que Renoir, Verneuil ou Dellanoy. Il a fortement influencé le film classique policier français et en est devenu une figure emblématique. Il a d’ailleurs souvent été interprété par des acteurs d’envergure : on pense à Jean Gabin (Maigret tend un piège, 1957 ; Maigret et l’affaire Saint-Fiacre 1959 réalisés par Jean Dellanoy, Maigret voit rouge, 1963 de Gilles Grangier) ou Michel Simon (Brelan d’as, 1952, d’Henri Verneuil ) ou encore Albert Préjean (Picpus, 1942, de Richard Pottier, Cécile est morte, 1944, réalisé par Maurice Tourneur).
En 1967, une première série télévisuelle, avec Jean Richard dans le rôle de Maigret, est diffusée sur Antenne 2 et quatre-vingt huit « enquêtes du commissaire Maigret » seront résolues régulièrement sur le petit écran, jusqu’en 1990. Il est connu que Simenon n’aimait pas cette série, modernisée par rapport au roman puisque l’action se déroule dans les années de tournage, et surtout, qu’il critiquait l’interprétation de Jean Richard. "Jean Richard est mauvais" dixit Simenon, "lorsqu'il se présente, il annonce 'Commissaire Maigret !' à l'américaine, or mon personnage est loin d'être un policier de ce type ..."

C’est en décembre 1991, que Bruno Cremer succède à Jean Richard dans le premier épisode de Maigret, diffusé sur France 2. On ignore si Simenon aurait davantage apprécié cette version, mais il est évident que, contrairement à la série précédente, on dénote, dans cette nouvelle adaptation télévisuelle, un désir de se tenir au plus près de l’univers des romans et peut-être également, de renouer avec une certaine tradition du cinéma classique français. En effet, les histoires se déroulent dans les années 50, avec un souci du détail et du décor appréciable (le budget de la série est tout de même de 1,5 millions d’euros), le tout mis en valeur par une direction photo soignée et jouant principalement sur les atmosphères sombres et confinées qu’offrent les scénarios. Des scénarios, qui en restant conformes aux romans adaptés, privilégient des univers clos (hôtel, petits quartiers de Paris, villages, maisons bourgeoises, etc...) favorables à l’exaltation de toutes les bassesses, les tragédies et les blessures humaines. Les dialogues, relevant indéniablement le niveau moyen d’expression orale des séries françaises, se veulent écrits et percutants. Le thème musical original, dirigé et composé par Laurent Petitgirard et interprété par l’orchestre symphonique français, reste emblématique de la série et vient parfaire le charisme du personnage de Maigret. Car enfin et avant tout, il y a l’interprétation de Maigret par Bruno Crémer. Pouvant succéder sans rougir aux images influentes de ces illustres prédécesseurs, l’acteur se réapproprie le rôle et au fil des épisodes en devient presque indissociable tant son interprétation est sensible, maîtrisée et apparemment basée sur une profonde compréhension du personnage. Ajoutons à cela que les épisodes sont écrits et réalisés avec soin par de grands scénaristes et réalisateurs du petit et grand écran et souvent interprétés par des acteurs de théâtre ou de cinéma (Cécile Bois, Jean Claude Dreyfus, Laetitia Pesenti...) et nous pourrons conclure : voilà une série bien faite, à l’atmosphère travaillée et fidèle à Simenon, par laquelle on se laisse volontiers séduire, les vendredi soir de plateaux télé.

De là à dévorer les 42 épisodes en fumant la pipe, il y a un plus d’un pas mais, les plus Maigretphiles seront heureux d’apprendre que les éditions ONE PLUS ONE éditent la « Collection Maigret » : 21 doubles DVD proposant la quasi-totalité de la série (celle-ci étant encore en cours de tournage). Chaque volume contient un épisode agrémenté en bonus d’un documentaire de 35 minutes retraçant la biographie de Simenon (« Simenon, l’homme aux 100 vies »), ainsi qu’un extrait d’interview de Bruno Cremer, développant une question différente sur chaque DVD. C’est bien fait. C’est complet. C’est suffisant. Plus aurait été trop.

(1) Extrait de « Maigret tend un piège » de Georges Simenon, 1955


Cécile Martinaud
( Mis en ligne le 11/04/2005 )
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